Initialement, François Fillon devait être convoqué devant les juges mercredi 15 mars dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs de son épouse et ses enfants comme assistants parlementaires. Mais l'ancien Premier ministre a été mis en examen un jour plus tôt que prévu pour détournement de fonds publics, recel et complicité d'abus de biens sociaux, ainsi que pour manquement aux obligations de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.
"La mise en examen est intervenue ce matin. L'audition a été avancée pour qu'elle se déroule dans des conditions de sérénité", a précisé Me Antonin Levy, qui n'a pas fait d'autre commentaire.
L'information avait fuité quelques minutes plus tôt, sur le compte Twitter du Canard Enchaîné.
DEMAIN DANS "LE CANARD"
Fillon a été mis en examen dès le 14 mars au matin pour détournement de fonds publics, ABS, etc
— @canardenchaine (@canardenchaine) March 14, 2017
Selon l'entourage du candidat Les Républicains, François Fillon a refusé de répondre aux juges mais leur a lu une déclaration. Il a réaffirmé que l'emploi de sa femme n'était "pas fictif".
"Une mise en examen, ce n'est pas une condamnation", a tenu à rappeler Danielle Fasquelle, député du Pas-de-Calais. Ce soutien de François Fillon voit dans cette décision des juges la possibilité pour François Fillon de prouver son innocence et d'obtenir un "non-lieu". "Ça permet d’avoir accès au dossier, ça permet aussi de mieux se défendre. [...] François Fillon, avec ses avocats, pourra mieux développer ses arguments", a expliqué le député.
Lundi, François Fillon avait de nouveau déploré un "calendrier" judiciaire "indexé sur le calendrier politique". Le candidat Les Républicains, qui avait dit vouloir se retirer en cas de mise en examen, était revenu sur sa parole affirmant vouloir aller jusqu'au bout de sa campagne.
François Fillon est le premier candidat majeur à une élection présidentielle à concourir avec le poids d'une mise en examen sur les épaules.