Figurant parmi les présidents les plus impopulaires de la Ve République en fin de mandat, François Hollande a vécu un quinquennat compliqué, entre couacs gouvernementaux, relations difficiles avec sa majorité parlementaire et résultats mitigés d’un point de vue socio-économique. Alors que le style de présidence de l’ancien Premier secrétaire du Parti socialiste a également été beaucoup critiqué, le natif de Rouen s’est confié à L’Obs sur sa décision de ne pas briguer de second mandat. "Cinq années de plus, cela aurait été encore cinq années d'intranquillité permanente, de privation de vie personnelle et de liberté. Être ici, c'est un don total de soi, un sacerdoce. D'autant plus que, pour des raisons de sécurité, renforcée après les attentats, je vis jour et nuit à l'Élysée. Et l'Élysée ne peut pas être un chez-soi", assure-t-il.
"Aujourd’hui, je suis à deux doigts d’être aimé"
Pour ce qui est de son impopularité, le chef de l’État explique qu’elle ne l’a pas empêché d’agir. "Je reconnais que j'ai été un président impopulaire, mais, enfin, je n'ai pas été haï. Mitterrand a pu être impopulaire et haï. Sarkozy a pu être populaire et haï. Moi, j'ai été très tôt impopulaire, et cela m'a atteint, contrairement à ce que l'on prétend, mais cela ne m'a jamais empêché de gouverner et, surtout, je n'ai pas senti de grande hostilité contre moi, sauf à la période du mariage pour tous. Aujourd'hui je suis à deux doigts d'être aimé !", plaisante-t-il.
François Hollande va écrire un livre
S’il explique n’avoir "rien à retrancher" de son quinquennat, "à l’exception de [sa] vie privée et de la fâcheuse histoire Cahuzac", François Hollande admet éprouver des "regrets" : "ne pas avoir mieux convaincu ni davantage rassemblé". Ce sur quoi il compte s’expliquer dans un prochain livre à paraître. "Il y a eu trop de livres indirects, dont Le Monde a récemment affirmé que trois d'entre eux m'avaient tué. C'est exagéré. Mais je me dois d'expliquer, dans un livre direct, ce que je n'ai sans doute pas assez expliqué", a-t-il annoncé, faisant référence aux ouvrages de Valérie Trierweiler (Merci pour ce moment), d’Aquilino Morelle (L'abdication) et de Fabrice Lhomme et Gérard Davet (Un président ne devrait pas dire ça).