Invité du petit-déjeuner politique de ce lundi, le socialiste François Kalfon a d'abord confirmé qu'il soutiendrait Luc Carvounas dans l'optique de l'élection du Premier secrétaire du parti, qui sera élu par les militants le 29 mars prochain.
"Je vais soutenir Luc Carvounas qui souhaite opérer le rassemblement du PS"
L'actuel Conseiller régional d'Île-de-France justifie ce ralliement par la volonté de rassemblement prôné par le candidat qu'il soutient. "Je veux un congrès d’engagement pas un congrès de faux-semblants (…) je ne veux pas d’un congrès où nous aurions, sur la scène, des socialistes dans la fierté et en coulisses des socialistes qui seraient soit la force supplétive d’Emmanuel Macron dans quelques années, soit peut-être ceux qui rallieraient La France insoumise", indique-t-il dans un premier temps avant de préciser : "Je veux un congrès de rassemblement et c’est pourquoi je vais soutenir Luc Carvounas qui est un homme d’engagement, qui vient du fond de la salle, qui a conquis ses mandats et qui souhaite opérer ce rassemblement car nous n’allons par rejouer l’opposition entre les « hollandais » et les frondeurs. Ça n’aurait aucun sens !". Un choix qui peut surprendre quand on sait que M. Kalfon était un proche d'Arnaud Montebourg mais celui-ci considère que son candidat "incarne le rassemblement des familles politiques" du Parti socialiste.
Membre de la direction collégiale du PS, il précise par ailleurs qu'il était initialement favorable à une co-présidence homme-femme. "Il faut être imaginatif et en même temps avoir beaucoup de clarté, il faut de l’incarnation. Nous devons avoir un homme ou une femme à la direction de ce parti. J’aurais moi-même souhaité qu’un ticket puisse s’opérer entre un homme et une femme", affirme-t-il ainsi. "Luc Carvounas l’a d'ailleurs proposé à quelques femmes potentiellement candidates", ajoute-t-il, sans toutefois révélé de nom.
"Pour les fraudeurs, c'est tapis rouge à Versailles"
Autre sujet sur lequel François Kalfon a insisté, le retrait de la candidature française pour l'organisation de l'exposition universelle de 2025. Une décision gouvernementale qu'il dénonce car elle condamne un projet parallèle d'utilité publique, selon lui. "Il y a quand même une forme de scandale. En deux jours, on a un paradoxe total. Nous supprimons l'exposition universelle alors que derrière cette expo, il y a le plateau de Saclay qui devait être un pôle de recherche mondiale, un peu le Harvard français", déplore-t-il. "On a tout à fait les moyens d'être attractif, d'avoir un pôle de recherche majeur", ajoute-t-il. "L'abandon du projet, c'est l'abandon de la ligne 18 du métro" et "l'abandon de Saclay. C'est tout à fait grave !", insiste-t-il encore.
Et l'intéressé de fustiger au passage Emmanuel Macron, critiquant la privatisation du château de Versailles, prévue par le président, afin de recevoir des pdg de grandes multinationales, qui pratiquent l'optimisation fiscale : "Puisque l'on parle de fiscalité, je vois que l'on peut faire des claquettes à Versailles. De quoi s'agit-il ? Il s'agit de privatiser le château pour recevoir les plus gros fraudeurs fiscaux mondiaux, Google, Amazon, qui ne payent pas d'impôts en France depuis des années. Vous et moi, si nous payons avec un mois de retard, nous avons +10% de majoration et pour les gros fraudeurs, c'est tapis rouge au Trianon, à Versailles", dénonce-t-il ainsi.
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