Député du Val d'Oise et ancien maire de Sarcelles, François Pupponi connaît bien les problèmes communautaires qui touchent une grande partie des banlieues françaises. Et même si Emmanuel Macron a décidé de prendre le taureau par les cornes et de s'attaquer au séparatisme, ce n'est pas suffisant pour François Pupponi. "Les élites ne comprennent plus, ne vivent plus dans ces territoires. C'est le problème de la France, des élites qui vivent ailleurs, qui ont une vision très lointaine de ce qui se passe", déplore-t-il, même si "petit à petit on ouvre les yeux, on est encore loin du compte".
Une stratégie à peine voilée
L'islam politique s'est engagé dans la voie du militantisme. "On a compris que des gens formés, structurés, financés, ont décidé de s'implanter en prenant le pouvoir", constate l'élu du Parti socialiste. "Ils ne font que refaire ce que faisaient les militants de gauche il y a 30-50 ans", estime-t-il. Une implantation qui inquiète en premier lieu les musulmans. "Ils viennent me voir en me disant qu'une mosquée s'est ouverte dans un local commercial, qu'ils viennent chercher nos jeunes", témoigne l'ancien maire.
Après avoir fait fermer cette mosquée clandestine, "ils ont essayé de prendre de force une deuxième mosquée", raconte-t-il. Une stratégie bien rodée, "ils arrivent en nombre, mettent la pression sur les dirigeants", note François Pupponi. Troisième tentative, "la maison des jeunes et de la culture a fait l'objet d'une OPA d'une association principalement peuplée de personnes issues de l'immigration musulmane pratiquante", se souvient l'élu. "On comprend rapidement que ces gens sont connectés, en relation, qu'il y a une stratégie d'occuper le champ cultuel, social et éducatif", raconte le député.
L'islam politique dans la vie municipale
Une stratégie commune entre les partisans de l'islam rigoriste et de l'islam politique. "Les premiers veulent prendre le pouvoir chez les musulmans, les seconds prendre le pouvoir politique pour faire en sorte que la France appréhende l'islam autrement", analyse François Pupponi. Et la République ne semble pas en capacité de se défendre. "Ceux qui doivent la défendre ne sont plus en capacité de le faire", s'indigne-t-il. "Ils se disent qu'il y a de la faiblesse, donc qu'ils peuvent y aller", rapporte l'élu déplorant que "nous sommes incapables de rassurer les musulmans de France et d'empêcher ce danger de s'implanter".
Du côté des élus municipaux, la réalité est cruelle. "Je ne connais pas un maire de banlieue qui n'a pas un moment été approché par des caïds et qui n'a pas été dragué des communautés", rapporte le député. "Le communautarisme existe parce que ces quartiers ont été construits et peuplés à base de communautés", déplore-t-il. Et pour gagner ou garder certaines communes, "certains prendront des accords avec eux", prévient François Pupponi qui estime que "l'islamo-gauchisme est bien une réalité". Dans les prochaines élections municipales, "l’islam politique va peser", avertit-il. Un fait nouveau se produit autour de ce scrutin, "il y a des candidats aujourd'hui qui fréquentent des mosquées. Pour la première fois, ils se reconnaissent et sont reconnus dans ces communautés", note l'ancien maire. "Avant, c'était des jeunes issus de la diversité qui étaient plus des indigènes de la République mais ça ne fonctionnait pas avec la communauté musulmane", rapporte François Pupponi.
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