François-Xavier Bellamy : "Ne croyons pas une seule seconde que l'augmentation des enseignants va compenser la perte qui se dessine aujourd'hui pour le montant de leur retraite"
Concernant la réforme des retraites, "le gouvernement a réussi cette prouesse incroyable de crisper la France à un point extraordinaire sans pour autant avoir mis sur la table un vrai projet, soutient François-Xavier Bellamy au micro de Patrick Roger. On n'y comprend rien ! Je ne crois pas à cette réforme technocratique telle qu'elle nous est présentée. Derrière le rêve de construire un système universel à points, où chaque point serait produit par la même valeur de rémunération, en réalité, on va produire des inégalités et des injustices considérables. Et en même temps, on fera une réforme qui coûte de l'argent aux finances publiques. Je suis enseignant, rappelle-t-il. Je sais très bien ce que vivent les enseignants aujourd'hui. Les enseignants ont choisi une voie difficile et pas très rémunératrice, vous ne faites pas ce métier pour faire fortune et aujourd'hui, on est en train de leur dire qu'ils pourraient perdre plusieurs centaines d'euros de retraite, et ça n'est pas les annonces de Gérald Darmanin qui vont pouvoir rassurer. C'est une manière de ne pas prendre les gens au sérieux.
Il faudrait augmenter la rémunération des enseignants, estime-t-il, qui est aujourd'hui - le gouvernement l'a reconnu - inférieure à la moyenne de l'OCDE. Ceux qui assument dans notre pays la mission de transmettre la culture doivent être correctement rémunérés pour le travail qu'ils font. Ne croyons pas une seule seconde que l'augmentation des enseignants va compenser la perte qui se dessine aujourd'hui pour le montant de leur retraite. On aimerait en savoir plus, mais si on se fie à ce qui est aujourd'hui annoncé, ce sont plusieurs centaines d'euros de perdus !'
"Il est nécessaire de faire en sorte que nous puissions travailler un peu plus longtemps"
François-Xavier Bellamy prise que "Gérald Darmanin a annoncé hier que le gouvernement allait augmenter la rémunération des enseignants et mettre pour cela 400 ou 500 millions sur la table chaque année. On sait qu'il y a en France presqu'un million de fonctionnaires de l'Éducation nationale, soit peut-être, en calculant rapidement (et à l'avantage du gouvernement), 500 euros par an. Soit moins de 50 euros bruts par mois. Est-ce qu'on croit qu'on va compenser comme ça des centaines d'euros de perdus par mois sur la réforme des retraites ? C'est évidemment aberrant !" s'insurge-t-il.
"Nous sommes l'un des pays d'Europe où nous vivons le plus longtemps à la retraite, explique François-Xavier Bellamy. Il est nécessaire de faire en sorte que nous puissions travailler un peu plus longtemps : nous ne voulons pas baisser le niveau des pensions ni augmenter le niveau des cotisations. Je ne crois pas à ce mythe d'un système universel qui fonctionnerait pour tous exactement de la même manière". Concernant les régimes spéciaux, "il faut corriger les inégalités qui existent aujourd'hui à cause des corporatismes qui ont bloqué notre pays pendant trop longtemps". Reporter l'application de la réforme après la génération 1973 "serait la pire des solutions, estime-t-il. Soit on fait une bonne réforme qui doit s'appliquer maintenant, soit on fait une mauvaise réforme et il est scandaleux de la faire porter aux générations qui viennent".
"François Bayrou rompt avec le message fort qu'il portait depuis des années sur la nécessité de reconstruire la confiance envers la vie politique"
Après Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard, François Bayrou est convoqué par la justice pour des soupçons de détournement de fonds publics. "Je redis la nécessité de garantir la présomption d'innocence, une mise en examen n'est pas une condamnation rappelle François-Xavier Bellamy, qui a trouvé "la réaction de François Bayrou assez incroyable ! Lorsqu'il explique qu'aujourd'hui dans la vie politique française presque tout le monde est mis en examen. C'est une manière de rompre avec le message fort qu'il portait depuis des années sur la nécessité de reconstruire la confiance envers la vie politique. Non, dans la vie politique, tout le monde n'est pas mis en examen, des centaines de milliers d'élus qui tous les jours travaillent sont au-dessus de tout soupçon".
Municipales à Versailles : "je continuerai de m'y impliquer à ma manière mais il faut que je trouve le meilleur moyen d'être utile"
À Versailles, le maire sortant François de Mazières a besoin du soutien d'En Marche pour gagner, mais visiblement, la présence de François-Xavier Bellamy n'est pas la bienvenue sur la liste. "François de Mazières n'a pas besoin du soutien d'En Marche, je suis convaincu qu'il sera réélu parce que c'est un bon maire, avec un excellent bilan. Quoi qu'il arrive, il y aura peut-être une liste LREM face à lui, il semble qu'elle soit en train de se préparer. François de Mazières a fait savoir qu'il n'avait pas demandé l'investiture de LREM.
Ce qui est certain, c'est que les élections municipales doivent être consacrées à des enjeux locaux. J'aurais servi cette ville avec bonheur pendant 12 ans, je continuerai de m'y impliquer à ma manière mais il faut que je trouve le meilleur moyen d'être utile. Si ma présence sur cette liste devait constituer une difficulté dans le lien entre l'action locale et l'engagement national, il est tout à fait normal que le maire puisse choisir ce qui sera le plus utile à l'avenir de la ville".
Cliquez ici pour écouter "L’invité politique" avec Patrick Roger
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !