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François-Xavier Bellamy : le Pass sanitaire "est une obligation vaccinale déguisée"

Par La Rédaction

François-Xavier Bellamy, député européen LR, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Philippe David le 16 juillet 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

François-Xavier Bellamy, interviewé par Philippe David sur Sud Radio le 16 juillet 2021 à 7h40.

François-Xavier Bellamy : "Je ne vois pas en quoi ce sont des mesures de liberté"

Dans une tribune publiée dans Le Figaro, François-Xavier Bellamy estime que le Pass sanitaire est une remise en cause du modèle de la société et qu’il est liberticide. "Pour la première fois, nous allons voir différenciés les droits des citoyens français dans l’espace public", déplore-t-il. "Un document de santé va conditionner le fait que nous puissions accéder à un espace public, à un événement public", pointe-t-il.

Pour certains, favorables au Pass sanitaire, ces mesures, sont au contraire, des mesures de liberté. Un argument que le député européen LR ne comprend pas : "je ne vois pas en quoi ce sont des mesures de liberté". La promesse que le Pass sanitaire permettra de retrouver la liberté à tout le monde est, pour lui, "une fiction" : "je ne vois pas comment on peut estimer qu’on vit libre, même quand on est vacciné, dans un pays où on doit produire 10 ou 15 fois par jour un document de santé et une pièce d’identité" pour des actes de "tous les jours".

 

 

"Je ne suis pas du tout hostile au vaccin"

"Le sujet n’est pas le vaccin", pour François-Xavier Bellamy, ni "de savoir si le vaccin est utile ou non face à cette épidémie" mais "de savoir quel est le modèle de société que nous construisons pour la première fois". Il ne manque pas de souligner que ce seront les citoyens eux-mêmes, notamment à l’entrée des restaurants ou des bars, qui seront amenés "à contrôler en permanence les droits de leur prochain".

"Je ne suis pas du tout hostile au vaccin", précise le député européen qui ne comprend toutefois pas la stratégie vaccinale. "Je suis affligé qu’un pays qui a une telle culture scientifique, une telle tradition démocratique, arrive à un débat aussi déraisonnable" sur la vaccination. "J’ai du mal à comprendre pourquoi, si on vaccine les plus vulnérables, parce qu’on sait aujourd’hui, qui le Covid frappe et chez qui il provoque des formes graves, il faudrait vacciner des adolescents, des jeunes qui, eux, pour le coup, statistiquement, ne risquent rien".

Toutefois, il estime que s’il y avait un consensus sur le fait que "toute la population française" doit être vaccinée, "j’aurais trouvé plus loyal, plus démocratiquement transparent" que le gouvernement impose "une obligation vaccinale". Une obligation vaccinale qui "n’existe nulle part ailleurs", souligne François-Xavier Bellamy, pour qui le Pass sanitaire "est une obligation vaccinale déguisée". "Il n’y a rien de plus hypocrite et de plus dangereux que la manière dont on voudrait contraindre les Français à se vacciner en rendant la vie impossible à une catégorie de Français qui n’auraient pas choisi la vaccination."

 

 

"Il faut qu’on arrête avec ces discours culpabilisants"

Les Français vont partir en vacances durant cet été, et les non-vaccinés n’auront donc d’autres choix, pour avoir un Pass sanitaire valide, que de se faire tester, tests qui sont maintenus gratuits durant les mois de juillet et août. Pour certains, ça reste un chantage au vaccin, mais pour François-Xavier Bellamy, "le chantage le plus grave, c’est celui qui consiste à dire soit Pass sanitaire, soit confinement" qui sont "deux manières de renoncer à la liberté".

S’il ne "veut pas du confinement" qu’il juge catastrophique, le député européen estime que "si on vaccine les plus vulnérables dans notre pays" alors "nous n’aurons pas besoin, de toute façon, de retourner en confinement". Il estime qu’il y a un chantage envers les plus jeunes qui n’ont pas pu se faire vacciner et à qui on semble dire que "c’est de leur faute si l’épidémie continue de se propager". "Il faut qu’on arrête avec ces discours culpabilisants", lance-t-il.

 

 

"Un basculement" de notre société

Pour autant, François-Xavier Bellamy ne pense pas qu’Emmanuel Macron cherche à fracturer la société mais à "trouver le meilleur moyen de sortir de cette situation sanitaire". Le député européen est "en désaccord profond avec les solutions qu’il propose" tout en rappelant qu’une telle opposition n’implique pas d’être "excessif et être agressif" lorsqu’il s’agit de discuter de ces solutions. "Je suis tout aussi choqué de la manière dont on parle des Français qui ne sont pas vaccinés" que du fait que "des parlementaires qui défendent aujourd’hui le Pass sanitaire fassent l’objet de menaces de mort", en référence à une députée de l'Hérault ayant reçu des messages d'insultes.

En réponse aux opposants du Pass sanitaire qui parlent de "dictature", l'eurodéputé assure que "si on était en dictature, je ne parlerais pas à votre antenne en disant que ces mesures sont un problème pour nos libertés publiques". Ce qui "n'enlève rien à la gravité de ce qui se joue", précise-t-il, en évoquant "un basculement" de notre société.

 

"On ne renonce pas à la liberté"

Pour François-Xavier Bellamy, la France a "un devoir majeur", en tant qu'héritiers de la civilisation européenne, de "faire la preuve que nous sommes capables d'être efficaces face à une crise sans renoncer à nos principes et à la liberté". Même face à une crise épidémique comme celle que nous connaissons, "on ne renonce pas à la liberté".

À la veille de nombreuses manifestations partout en France contre le Pass sanitaire, le député européen ne s'y rendra pas pour des raisons personnelles mais rappelle qu'il est "important que ce débat puisse avoir lieu d'une manière apaisée et sereine". Dans le même temps, il apparaît "fondamental, que les Français qui sont inquiets de cette évolution, puissent se faire entendre et soient respectés dans leur expression", souhaite François-Xavier Bellamy qui s'indigne des propos du président de la République qui traite les Français inquiets de "cyniques, jouant contre la France".

 

"La droite a une responsabilité absolument décisive"

Du côté des Républicains, plusieurs candidats potentiels à la primaire de la droite font concurrence à Xavier Bertrand. François-Xavier Bellamy rappelle "la responsabilité absolument décisive" de la droite qui s'est illustrée lors des élections régionales. Pour pouvoir se rassembler, le député européen appelle à "un vrai débat de fond, pas seulement sur la personne que l'on présentera mais aussi sur la ligne que nous allons défendre".

L'élu attend la primaire pour "confronter les visions, les perspectives" pour pouvoir d'abord parler du fond. "Impossible de répondre" pour le moment quand on lui demande de choisir entre les lignes de Xavier Bertrand et d'Éric Zemmour. "On ne sait pas qui sera candidat à cette primaire", rappelle-t-il, pointant du doigt le "grand problème de la vie politique qui va tout de suite vers les personnes". "Ce n'est pas ça qui fait vivre la démocratie". 

Le ministre de la Justice, Éric Dupont-Moretti pourrait être mis en examen après un interrogatoire, vendredi 16 juillet, devant les juges. S'il ne compte pas démissionner, "ce serait très compliqué qu'il reste à son poste en étant mis en examen", réagit le député européen LR qui précise ne pas connaître le fond du sujet. "J'espère que les magistrats qui le convoquent ont des éléments très solides pour le faire, sinon ils prennent une responsabilité immense", déclare François-Xavier Bellamy qui voit se dessiner "la réalité d'un conflit entre le pouvoir de la justice, des magistrats et la responsabilité des avocats".

 

 

 

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