L'image est inhabituelle : des parlementaires communistes, socialistes et républicains, réunis sur la même scène, unis contre la privation des aéroports de Paris. C'était ce mercredi soir à Saint-Denis. Ensemble, ils ont lancé une procédure RIP, Référendum d'initiative partagée : si plus de 10 % du corps électoral s'y inscrit, soit près de 4,7 millions de français, un référendum pourrait avoir lieu d'ici le mois de mars 2020. "On dit la même chose que d'autres : pourquoi ne pas le dire ensemble à partir du moment où on est dans un cadre républicain ? La question n'est pas politicienne, c'est que les français puissent voter contre la privatisation d'ADP. Et ça, on peut le dire tous ensemble", explique le député France insoumise Eric Coquerel.
"Ne pas faire la même erreur que pour les autoroutes"
Pour autant, la tache semble être rude pour obtenir les 4,7 millions de signatures nécessaires pour provoquer l'organisation d'un référendum : "On n'engage pas un combat sans espérer le gagner en permanence", estime le sénateur socialiste Patrick Kanner. Aussi présent à leurs côtés : Philippe Dallier, le vice-président Les Républicains du Sénat. L'élu avait voté en 2006 pour la privatisation des autoroutes. Pour lui, pas question cette fois-ci de refaire la même erreur avec ADP : "Je l'ai regretté amèrement. Parce que, cette affaire qu'on nous avait présentée comme bonne pour l'Etat, pour les finances publiques, pour désendetter le pays etc. etc. : on sait comment cela s'est terminé !"
Près de 300 000 tracts ont déjà été imprimés et 70 000 affiches seront bientôt collées. "Il y aura d'autres meetings communs dans les grandes villes de France et puis, chaque formation politique aura aussi sa propre campagne. On se respecte, on a envie d'avancer ensemble, de ne rien faire qui contrarierait l'autre. En tout cas, nous partageons beaucoup d'arguments", appuie le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel. Lancé il y a une semaine, le référendum a obtenu près de 200 000 signatures.