Dire que le Front national n’entretient pas d’excellentes relations avec plusieurs médias français est un euphémisme. Dans le viseur du parti frontiste figurent notamment en bonne place les rédactions de Mediapart et de Quotidien, l’émission animée par Yann Barthès sur TMC. Alors que les journalistes de ces deux médias sont régulièrement pris à partie lors de réunions et rassemblements du Front national, ils n’ont tout simplement pas pu assister au meeting de Marine Le Pen ce lundi à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Un choix qu’a justifié ce mardi Louis Aliot, vice-président du parti, sur le plateau de LCI.
Louis Aliot : "Nous appliquons la jurisprudence Mediapart"
"Non, le tri des journalistes n’a pas été mis en place. Je vous signale que Mediapart avait organisé un débat des candidats à la présidentielle où il n'a pas voulu convier Marine Le Pen. Nous appliquons la jurisprudence Mediapart. (…) On n'a peur de rien, ces gens-là sont intolérants. Ils ne veulent pas du débat démocratique en refusant d'inviter Marine Le Pen à un débat qu'ils organisent. Pourquoi voudriez-vous que nous invitions Mediapart à nos réunions ?", a-t-il expliqué. Après s'être vu opposer que Mediapart et Quotidien réalisent bel et bien des interviews des membres du Front national, Louis Aliot a sobrement répliqué : "Non, ils font de l'espionnage, on peut appeler ça comme ça".
Une procédure sans surprise pour les journalistes concernés
Quoi qu’il en soit, l’attitude du Front national à Villepinte n’a pas surpris plus que cela les journalistes concernés. "L'accréditation a été demandée et refusée. Une demande a été faite à chaque meeting et refusée", a ainsi indiqué à l'AFP une journaliste de Quotidien suivant régulièrement le FN. Même son de cloche chez son homologue de Mediapart : Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN, "m'a annoncé dès septembre que je ne serais pas accréditée pendant la campagne. J'ai eu un refus dès les Estivales de Fréjus".