Gabriel Robin, co-auteur avec Benjamin Demeslay du livre Le Non du peuple était l’invité d’André Bercoff, mercredi 18 septembre sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".
Le Non du peuple. Dans ce livre co-écrit par Gabriel Robin et Benjamin Demeslay, les deux essayistes tentent d’analyser les mouvements politiques qui se propagent dans le monde. De Donald Trump à Matteo Salvini, en passant par les pays d’Europe de l’Est et bien-sûr en France, les auteurs décryptent ce que l’on appelle communément « le populisme ».
Un "registre populiste" chez Emmanuel Macron
Un élément déclencheur a poussé Gabriel Robin a se plonger dans cette fastidieuse entreprise. En janvier 2017, "je voyais Emmanuel Macron arriver gros comme une maison", raconte-t-il. Une prédiction qui ne fit pas l’unanimité dans son entourage, persuadé qu’il "n’avait aucune chance de gagner, ni même de passer au second tour". Mais Gabriel Robin a vu en Emmanuel Macron le "positionnement transversal" d’un homme qui "avait les atouts de l’ancien monde et sa tentative d’inventer un nouveau monde".
Bien qu’il "ne suscitât pas l’unanimité", Emmanuel Macron est bien devenu président de la République, comme le pensait Gabriel Robin. Une victoire due aux institutions. "Au premier tour les électeurs font un choix, au second tour ils éliminent. Emmanuel Macron a fait en sorte de ne pas être dans le camp des éliminés", analyse l’essayiste. "Il donnait l’impression d’être à rebours des mouvements que l’on pouvait observer à la même époque en Europe mais en réalité, ce n’est pas tout à fait le cas". Le rédacteur en chef web de l’Incorrect remarque "un registre populiste" chez Emmanuel Macron, "mais d’une autre manière, notamment avec son progressisme".
Vers un populisme "de synthèse" ?
Contrairement à la construction de son personnage politique, Gabriel Robin note qu’Emmanuel Macron "n’était pas un homme neuf", rappelant qu’il avait été ministre de l’Économie sous François Hollande et surtout dans l’équipe du rapport Attali sous Nicolas Sarkozy. "Il avait des appuis à l’intérieur de la technocratie, du monde des médias…", souligne l’auteur. "Macron a eu l’intelligence de prendre le monopole du progrès, en faisant une idéologie et en l’appelant le progressisme". Un registre "presque sectaire", pour qualifier "le camp des sachants".
Pour contrer le nouveau monde à la sauce Macron, Gabriel Robin mise sur "un populisme de synthèse". Un parti qui prendrait "le pari de la conservation et de l’innovation, capable de critiquer le déclin, la désindustrialisation ou l’immigration et de proposer de la modernité", note-t-il. En clair, conserver le meilleur et se tourner vers l’avenir. Si le salut ne viendra pas forcément d’un homme, "ou d’une femme", Gabriel Robin voit la Ve République "à bout de souffle". "Il faut changer le mode de scrutin, l’Assemblée nationale n’est pas représentative". Une question détermine l’avenir pour Gabriel Robin : "Peut-on mettre les Français d’accord pour bâtir un projet collectif d’avenir : la prospérité et la sécurité ?".
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