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Gaspard Gantzer : "le vote utile, c’est Buzyn"

Gaspard Gantzer était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 16 juin 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Gaspard Gantzer interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 16 juin 2020 à 7h40.

Le 26 juin 2020 signe le dernier jour officiel de campagne pour le deuxième tour des municipales 2020. À Paris, Agnès Buzyn semble en mauvaise posture avec seulement 18% des intentions de vote, loin derrière ses deux rivales Rachida Dati et surtout la maire sortante et favorite Anne Hidalgo. Pour Gaspard Gantzer, tête de liste LREM dans le 6e arrondissement de Paris et porte-parole d'Agnès Buzyn, l’un des enjeux de ce deuxième tour sera "la participation".

 

À cause de la pandémie et de la crainte du virus, notamment, "au premier tour la participation avait été décevante", rappelle le candidat du 6e arrondissement. "Mais j’ai senti au cours des derniers jours, sur le terrain et dans le 6e arrondissement et partout à Paris une volonté de peser dans ce scrutin".

La crise sanitaire étant moins grave en France actuellement, certains électeurs pourraient se rendre dans les bureaux de vote. "Je pense qu’il faut rendre hommage à tous ceux qui ont participé à l’organisation du premier tour", souligne Gaspard Gantzer. "Aujourd’hui, je pense que tout le monde a pris l’habitude de se laver les mains, de porter un masque", ce qui va permettre un deuxième tour moins stressant pour les organisateurs comme pour les électeurs.

À Paris, "il y a du bazar dans l’espace public"

Agnès Buzyn semble croire qu’il y a trop de vélos à Paris et que cela entraîne du "bazar". "Il n’y a pas trop de vélos dans Paris", juge Gaspard Gantzer, "il n’y en a peut-être même pas assez".

"En revanche, il y a du bazar dans l’espace public" avec des changements dans "l’organisation de la chaussée" qui sont inattendus et décidés sans concertation. Gaspard Gantzer reprend l’exemple donné par Agnès Buzyn, "la mise en place d’un couloir de vélo devant l’hôpital Necker dans le 15e qui complexifie l’accès à l’hôpital pour les ambulances". Le candidat à la mairie du 6e arrondissement cite également "les trottoirs défoncés, les changements de sens de circulation pour les voitures dans certaines rues, les bus qui ne peuvent plus passer parce qu’il y a des trous dans la chaussée…"

Anne Hidalgo ne "s’est pas assez appuyée sur les maires d’arrondissement"

"On est tous favorables au développement du vélo", souligne Gaspard Gantzer qui ne nie pas qu’en semaine, pour travailler, "c’est plus compliqué". "Il faut développer le vélo avec davantage de concertation avec les villes du Grand Paris et avec les maires d’arrondissements."

Pour lui, la maire sortante de Paris, Anne Hidalgo, ne "s’est pas assez appuyée sur les maires d’arrondissement". Pourtant, ce sont "eux qui connaissent leurs habitants et les problèmes qu’il y a dans chacune des rues de leurs quartiers". Le porte-parole d’Agnès Buzyn, espère qu’avec le prochain maire de Paris, "tous les futurs maires d’arrondissement auront plus de pouvoir pour gérer les choses au niveau déconcentré, au niveau micro local" et surtout concernant "l’aménagement de l’espace public".

"On peut certainement gagner un peu de place dans l’espace public sur des places de parking"

Parmi les projets qu’Anne Hidalgo a pour sa prochaine mandature, en cas d’élection, il y a la multiplication des parkings pour vélos, et donc réduire le nombre de parkings pour voitures. Pour Gaspard Gantzer, ce n’est pas forcément le premier problème : "vous savez, il y a un vrai problème, c’est que quand on a un vélo à Paris, si on le stationne dans l’espace public on est quasiment certain de se le faire voler". La raison ? "Il y a un problème de délinquance à Paris", estime le porte-parole d’Agnès Buzyn, qui "se gère d’abord avec davantage de police, une police municipale", et puis avec des parkings pour vélos "sécurisés".

Le fait que le nombre de places de parking de surface dans la capitale pourrait, de fait, être réduit, ne semble pas l’inquiéter : "aujourd’hui, on peut certainement gagner un peu de place dans l’espace public sur des places de parking, parce qu’il y a quand même moins de voitures à Paris".

"Je pense qu’Anne Hidalgo n’a pas un bon bilan de maire de Paris"

Alors qu’il vient de la gauche comme Anne Hidalgo, Gaspard Gantzer s’est allié à LREM, ce qui peut paraître un paradoxe. Ce n’est pas le cas. "Je pense qu’Anne Hidalgo n’a pas un bon bilan de maire de Paris", explique le candidat. Il la critique sur la "gestion de l’espace public", mais également sur le fait que "les familles ont de plus en plus de mal à vivre dans cette ville et elle a souvent fait une écologie de façade".

Il juge en outre que l’alternance, en politique, "c’est très sain d’un point de vue démocratique". Or, il souligne qu’Anne Hidalgo a été première adjointe "de 2001 à 2014" et est maire de Paris depuis 2014. Dans ses équipes, "il y a des gens qui sont là depuis 25 ans".

Il prend l’exemple de l’arrondissement qu’il convoite, le 6e. Si "ce n’est pas la majorité d’Hidalgo" qui est au pouvoir, il précise que le maire, Jean-Pierre Lecoq, "est élu conseiller de Paris depuis 1983, j’avais 4 ans à ce moment-là, et il est élu maire du 6e arrondissement depuis 1994. Ça fait 26 ans". "Je pense que même quand on a fait du bon boulot, on peut faire un peu de changement".

"Il y a de vraies différences entre Agnès Buzyn et Rachida Dati"

Alors qu’Anne Hidalgo (PS) a fait des alliances, notamment avec EELV, aucune alliance n’a été envisagée entre Rachida Dati (LR), deuxième dans les sondages, et Agnès Buzyn (LREM), troisième. Ensemble, elles auraient plus de chances de battre la maire sortante. "La victoire ne nécessite pas tous les compromis ni toutes les compromissions", analyse Gaspard Gantzer pour expliquer l’absence d’alliance Dati-Buzyn.

"Il y a de vraies différences entre Agnès Buzyn et Rachida Dati, à la fois dans la politique qui est menée et dans la façon de faire de la politique". Le porte-parole de la candidate LREM à la mairie de Paris attaque Rachida Dati en rappelant, par exemple, qu’elle a été "soutenue par le père et la fille Le Pen" ou encore qu’elle a été "très proche de Sens Commun" et qu’elle s’est "opposée à l’interdiction des thérapies de conversion au Parlement européen". "Quand on fait de la politique, on ne doit pas s’allier avec n’importe qui" simplement pour remporter une élection.

Agnès Buzyn "représente le progressisme"

Rachida Dati a déclaré à demi-mot avoir eu le soutien du président de la République pour les municipales à Paris. Pour Gaspard Gantzer, ce ne peut pas être le cas. "Il y a une seule candidate qui bénéficie du soutien du président de la République et du Premier ministre, c’est Agnès Buzyn qui est la candidate de la majorité présidentielle et celle qui représente le progressisme Emmanuel Macron – Édouard Philippe à Paris".

"Le vote utile, c’est Buzyn"

Pour faire barrage à Anne Hidalgo, la question du vote utile se pose. À en croire les sondages, ce serait donc un vote pour Rachida Dati, deuxième dans les intentions de vote, qui serait le plus efficace. Ce n’est pas ce que pense Gaspard Gantzer : "le vote utile, c’est Buzyn".

Il juge qu’il y a "deux raisons" à cela : "c’est une élection d’arrondissements", rappelle le candidat : "il y a 17 élections dans les 17 secteurs de Paris, et dans la moitié de ces arrondissements, LREM et Agnès Buzyn sont arrivés soit en tête, soit en deuxième position" ; et dans les "grands arrondissements à deux chiffres", les listes LREM sont en mesure de "créer du changement".

"On y croit toujours", confie Gaspard Gantzer, "même s’il y a des favoris, même si les pronostics disent autre chose".

"Quand on me dit qu’on a écouté les avocats, je ne suis pas fan"

Le Parquet National Financier (PNF) est au centre de deux affaires : l’affaire de soupçon de conflits d’intérêts concernant Alexis Kohler et la nouvelle affaire des écoutes d’avocats dans le procès Sarkozy. "En France, de façon générale, le Parquet est lié au pouvoir", et ce même si "on a supprimé il y a quelques années les instructions individuelles". "Il y a encore une politique pénale", juge le porte-parole d’Agnès Buzyn.

Il estime qu’une évolution du système juridique est "nécessaire pour renforcer l’indépendance des magistrats" et confie trouver les éléments rendus publics sur ces affaires "troublants". "Mais moi je ne connais pas le détail du dossier", explique-t-il. "Comme ça, quand on me dit qu’on a écouté les avocats, je ne suis pas fan".

"De l’extérieur, comme citoyen, je suis surpris et j’aimerais comprendre pourquoi". "C’est visiblement pour les besoins de l’enquête et la manifestation de la vérité", estime le candidat à la mairie du 6e arrondissement de Paris. Il rappelle néanmoins qu’il y a "des procédures qui permettent de vérifier que la procédure a été respectée" qui, en cas d’irrégularités, peut permettre aux justiciables de "faire entendre leurs droits".

"Si on veut faire face à la grande crise économique qui est devant nous, il faut s’appuyer sur tout le monde"

Vendredi 26 juin 2020, un déjeuner en tête à tête est prévu entre Emmanuel Macron et son prédécesseur François Hollande. Les deux hommes sont toutefois en "froid" depuis quelque temps. "L’un et l’autre aiment bien manger", déclare non sans rire Gaspard Gantzer qui juge que depuis "de l’eau a coulé sous les ponts".

"Je pense que c’est bien que le président de la République, Emmanuel Macron, cherche à consulter ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande notamment, pour réfléchir aux derniers temps du quinquennat". Emmanuel Macron va en effet devoir gérer une crise économique sans précédent : "si on veut faire face à la grande crise économique qui est devant nous, il faut s’appuyer sur tout le monde".

La situation pourrait également nécessiter de parler aux extrêmes, à droite comme à gauche : "je trouve ça normal, évidemment, de parler avec tous les partis politiques", estime Gaspard Gantzer qui prend en exemple François Hollande et Manuel Valls qui, après les attentats du 13 novembre 2015, avaient reçu "Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen".

"Les remaniements s’ils doivent avoir lieu, ils doivent toujours avoir lieu rapidement"

Un remaniement semble de plus en plus se profiler au gouvernement. Il reste la question de savoir quand il aura lieu, outre de savoir quels changements seront réalisés. "Je crois que les remaniements s’ils doivent avoir lieu, ils doivent toujours avoir lieu rapidement parce que ce suspens digne des séries sur Netflix, franchement, il est parfois un peu lassant".

Le remaniement n’est pas une mauvaise idée pour le candidat à la mairie du 6e arrondissement de Paris : "je pense qu’au bout de trois ans, on peut toujours vouloir améliorer son équipe". Un remaniement permettrait de "mettre un nouveau souffle, un nouveau sang et une nouvelle énergie" au quinquennat qui va durer encore deux ans. Deux années "décisives" pour Gaspard Gantzer du fait de la "relance économique à réussir" et de la "crise démocratique" en France à laquelle le Président doit apporter une réponse.

Parmi les changements évoqués en cas de remaniement, il y a le changement de Premier ministre. Une décision sur laquelle ne se prononce pas Gaspard Gantzer qui laisse le choix au Président, mais qui estime qu’Édouard Philippe "a bien fait le job face à la crise que nous avons connue".

 

 

 

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