Georges Kuzmanovic : "On ne se rend pas compte qu’on se fait avoir"
Pour Georges Kuzmanovic, "l’affaire des sous-marins est une excellente introduction pour parler de la souveraineté". "Ce qu’il s’est passé ce matin se prépare depuis des mois", explique le candidat à l’élection présidentielle, "Parce que quand même ce volte face sur un contrat colossal de naval group (56 milliards d’euros) qui passe à la Grande Bretagne a été négocié par un accord trilatéral stratégique, pour le pacifique sud entre les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie. Tout ça ne se fait pas de la veille au matin", juge-t-il.
"Cela fait des mois que nos alliés américains de l’OTAN nous baladent, nous passons pour les dindons de la farce, et Boris Johnson, dont le pays devait s'effondrer avec le Brexit, caracole bien évidemment parce qu’il a décroché un contrat colossal", explique Georges Kuzmanovic. "On ne se rend pas compte qu’on se fait avoir et surtout qu’on se fait escroquer par notre allié principal, les Etats-Unis", ajoute-t-il. Pour le président de République souveraine "le minimum serait de peser dans la balance et de dire devant cet énième affront que nous sortons du commandement intégré de l’otan". "Pour voir comment ils réagissent à cette décision car à un moment donné il faut taper du poing sur la table", juge-t-il. Georges Kuzmanovic rappelle le projet de vente du Mistral à la Russie, finalement vendu à l’Egypte, car "les Etats-Unis nous ont dit ne le vendez pas aux Russes". A la suite de cette affaire, "les américains nous ont promis qu’en compensation, nous allions vendre 50 hélicoptères Caracal à la Pologne" explique l’homme politique. Et finalement "Une semaine après que le Mistral ait été refilé à l’Egypte, les polonais signent un contrat de 2 milliards d’euros avec les américains pour des Black Hawk", s’indige-t-il. "À un moment donné les américains sont des cow-boys et il faut savoir leur dire stop et sortir le colt", juge le candidat à la présidentielle.
Julien Aubert : "la France n’est pas le Yorkshire des États-Unis"
Pour Julien Aubert cela montre "que les États nations n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts". "La France, toujours un peu romantique, persiste à ne pas voir le monde tel qu’il est, en faisant confiance à ses alliés de longues dates et aux européens", explique le député du Vaucluse. Selon lui "même nos voisins allemands ont profité de cette crise en Australie pour faire de la publicité, par exemple au Pays-bas, pour un autre marché de sous-marins, pour dire que les français ne sont pas un acteur très fiable". "Dans cette affaire, c’est chacun pour soi en fait", juge-t-il.
"Donc le message numéro 1, c’est que si les Français ne se défendent pas, personne ne les défendra", explique Julien Aubert et "le message numéro 2, c’est de se demander : est-ce que on peut faire une politique indépendante au plan militaire en restant dans l’OTAN ou en tous cas, en ne rompant pas avec un certain nombre d’automatisme parce que les américains défendent leur industrie", s’interroge le député LR. Selon lui, "soit nous allons courber l’échine et nous prendrons la portion qu’ils veulent bien nous donner, soit nous voulons une autre portion parce que nous avons d’autres ambitions. Parce que la France n’est pas le Yorkshire des États-Unis et dans ce cas là on se donne les moyens", explique l’homme politique. Pour Julien Aubert la difficulté réside dans le fait que "la France passe son temps à dire ‘j’amène mon savoir faire, qu’est-ce que vous amenez? Quelques capitaux et on va faire 50/50’". "La France n’est pas toujours très agressive", explique le député, pour qui il faut également "sortir le colt". "Al Capone disait : On obtient plus de choses avec un fusil et un mot gentil qu’avec un mot gentil".
"une France souveraine c’est une France indépendante"
Pour Julien Aubert "une France souveraine c’est une France indépendante". "Le mot souveraineté, il fait peur aux Français pour une raison qui tient que ça a l’air vieux comme mot. On leur à fait croire que défendre la souveraineté, c’est quelque part être recroquevillé", explique-t-il. "Il y a une dialectique de l’ouverture dans la mondialisation. L’ouverture, le brassage, le métissage, la mobilité c’est bien ! Et la stabilité, l’ancrage, c’est mal. Et la souveraineté fait partie de ces mots que l’on a diabolisé", juge-t-il. Le député du Vaucluse "n’aime pas beaucoup le mot souverainisme, parce que ça veut dire que l’on pourrait faire d’un État, une idéologie, entre guillemets, ou un programme", explique-t-il. "Je préfère être souverain que colonisé", a-t-il affirmé au micro de Sud Radio. "S’il y a des gens dans ce pays qui trouvent ça bien et qui trouvent ça normal d’être une colonie numérique, dépendant des importations des uns et des autres. Être esclave c’est un projet, mais ce n’est pas le mien", explique-t'il. "Mon projet c’est d’être le maître de mon destin", continue-t-il. Pour lui, c’est à partir du moment où "on a rétabli les conditions de l’indépendance" que l’on "peut avoir un débat démocratique entre la droite et la gauche". "Le problème aujourd’hui, c’est qu’on ne peut plus avoir ce débat de droite-gauche", explique-t-il, ajoutant qu’il y a "des gens qui vous expliquent que tout ça c’est dépassé, que la nation c’est dépassé".
Pour Georges Kuzmanovic, la souveraineté "c’est tout simplement la capacité en propre de pouvoir décider de son destin". "Cela peut concerner les hommes, c’est la liberté, c’est une valeur centrale, mais aussi les États : c’est la liberté de décider pour soi, de son destin", explique le candidat à l’élection présidentielle. Pour lui, si le mot souveraineté est aussi mal perçu, "ça montre que l'éducation civique est mal faite à l’école car visiblement on ne lit pas la constitution française". Pour lui, la constitution française a été dévoyée. "L’article 3 dit "la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants ou par la voie du référendum". On l’a oublié alors que c’est central", juge-t-il.
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