La question migratoire demeure un enjeu majeur du quinquennat d'Emmanuel Macron qui a récemment déclaré ne plus vouloir "personne dans les rues et dans les bois", faisant allusion aux migrants livrés à eux-mêmes qui errent, notamment dans les environs de Calais.
Distinguer les migrants économiques des réfugiés
Cette volonté du président devrait se matérialiser d'ici peu sous la forme d'un nouveau plan d'action destiné à gérer les demandes plus efficacement. Dans une interview accordé à nos confrères du JDD, Gérard Collomb en a dévoilé les grandes lignes ce dimanche. Selon lui, la priorité est que les réfugiés fuyant les conflits doivent être accueillis plus rapidement et, à l'inverse, que les migrants économiques soient reconduits à la frontière.
"Les enquêtes d’opinion montrent une réticence de plus en plus grande" de l'opinion publique quant à l'accueil des migrants, a-t-il d'abord rappelé, insistant sur le fait que "si l’on ne fait pas la distinction entre le droit d’asile et les autres motifs de migrations, ce sera le droit d’asile qui sera remis en cause". "Notre politique doit toujours concilier efficacité et générosité (...) nous accueillons tous ceux qui fuient les guerres et les persécutions", a-t-il poursuivi ajoutant toutefois que "nous distinguons les réfugiés de ceux dont la migration obéit à d’autres ressorts, notamment économique".
L'épineux problème de Calais
Le ministre de l'Intérieur est par ailleurs revenu sur la situation "extrêmement complexe" de Calais (Pas-de-Calais), avançant le chiffre d'environ 350 migrants qui se trouveraient encore sur place en dépit du démantèlement de la jungle, sans compter la centaine d'autres qui se sont établis à Grande-Synthe (Nord), dont l'ancien camp a été détruit par un incendie le 11 avril dernier.
Pour M. Collomb, qui cite notamment le cas des immigrés venus d'Albanie - dossier sur lequel il travaille déjà avec son homologue albanais - "il s’agit d’accueillir, mais aussi d’organiser des retours". "20 % des places en centre d’accueil et de demandeurs d’asile sont occupées par des gens qui viennent d’Albanie, sans visa, et qui font une demande d’asile en arrivant en France", précise-t-il, ajoutant qu'en "2016, 1 140 personnes y ont été renvoyées". Et l'ex-maire de Lyon de préciser qu'il a "donné des consignes au préfet pour que ce mouvement soit accentué".