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Gilbert Collard : "On s’emmerde au Parlement, Macron a hypnotisé la démocratie"

Par Benjamin Jeanjean

Le député (apparenté FN) du Gard était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce vendredi. Vie parlementaire, Catalogne, Union européenne et imam de Brest étaient au programme.

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Réputé pour ne pas avoir sa langue dans sa poche, le député du Gard Gilbert Collard, proche de Marine Le Pen et du Front national, était l’invité politique de Sud Radio ce vendredi. L’occasion pour lui de justifier la discrétion médiatique et politique de Marine Le Pen ces derniers temps. "Marine Le Pen a du mal à se remettre de l’élection présidentielle, ce qui est normal. Il faut du temps, et ce temps arrivera, sinon je le dirais", assure-t-il tout en fustigeant le climat actuel au sein de l’Assemblée nationale.

"Au Parlement, aujourd’hui, la vie est terne. On s’y emmerde. Il n’y a plus de débat mais une chorale Macron qui applaudit quand il faut applaudir, qui annone des textes qu’on lui écrit, avec un président de Rugy ectoplasmique. Il n’y a plus de vie parlementaire, plus de débats, tout est répétitif ! Macron a réussi à hypnotiser la démocratie ! Combien de temps ça durera, je n’en sais rien", déplore-t-il.

"On mérite le diplôme universitaire de la plus grande connerie !"

Le député a également vivement réagi au diplôme de religion octroyé par l’université de Brest à Rachid Eljay, l’imam de Brest connu entre autres pour avoir affirmé dans une vidéo devant des enfants que la musique était une créature du diable. "Quand je vois ça, je me dis qu’on mérite le diplôme universitaire de la plus grande connerie. On est dans un pays où tout se désagrège, où plus rien n’a de sens. Si j’avais été diplômé de cette université, pardonnez-moi l’expression mais je leur aurais foutu mon diplôme à la gueule !", s’emporte-t-il.

Sur le plan extérieur, Gilbert Collard a également donné son avis sur la situation en Catalogne, où les indépendantistes ont remporté les élections organisées ce jeudi après le chaos politique des derniers mois. "J'en tire une toute petite leçon. On fait les fortiches avec l’Union européenne, mais elle se déglingue de l’intérieur. Par ailleurs, on n’est jamais plus forts que l’histoire. Ce qui se passe en Catalogne, que je conteste car je suis quand même pour l’unité d’un peuple historique, nous montre que ce qu’on croit enfoui et résorbé du passé peut ressurgir à n’importe quel moment. Ça fait partie de l’identité historique d’un pays. À mon avis, la faute de l’Espagne est de ne pas avoir géré ses cicatrices historiques. Ça revient un peu partout, parce qu’on n’a plus accordé aux provinces et aux histoires la place qu’elles ont et dont elles ont essentiellement besoin", analyse-t-il.

Une telle situation pourrait-elle se produire en France, à l’heure où les nationalistes corses ont eux aussi le vent en poupe sur l’île de Beauté ? "Il ne faut pas désespérer les peuples. Ils tiennent à leur histoire. Je suis un nationaliste, vous le savez bien. Mais la Provence, c’est la Provence. La Camargue, c’est la Camargue. La Corse, c’est la Corse. La nation est la synthèse heureuse de toutes ces provinces. On ne s’intéresse plus à tous ces confluents de la vie historique des pays, et ça provoque des tensions, des refoulements, des colères, et ça me paraît normal", commente Gilbert Collard.

"Cette Union européenne est d’une tartufferie..."

Enfin, l’ancien avocat a eu un mot pour la Pologne, qui s’est récemment vue reprocher par l’Union européenne son ingérence dans son système judiciaire. "On se fout du monde ! Cette Union européenne est d’une tartufferie… Avant de regarder la paille dans l’œil de la Pologne, regardons la poutre dans le nôtre. En France, le procureur de la République conduit les enquêtes, poursuit, renvoie devant le tribunal et prolonge la garde à vue. Et par qui est-il nommé ? Par le pouvoir politique. Il n’y a aucune indépendance du parquet ! Nous sommes dans un pays qui se veut démocratique mais qui a des institutions totalitaires ! Un procureur désigné par le pouvoir, dont l’avancement est conduit par le pouvoir, et un Conseil constitutionnel où l’on n’a que des membres nommés ! Qu’est-ce qu’on veut de plus ?", s’exclame-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Gilbert Collard dans le Grand Matin Sud Radio

 

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