Ne dîtes surtout pas aux conseillers présidentiels qu’il s’agit de marquer la première année du quinquennat. Officiellement, il ne s’agit pas d’un cap pour Emmanuel Macron.
Il n’empêche que la coïncidence est évidente. Jeudi, ce sera deux jours après l’installation de Macron à l’Elysée et un an après la nomination d’Edouard Philippe à la tête du gouvernement.
Pour reprendre un propos du conseiller du président, cette opération est placée sous le signe de Mendès, en référence à l’ancien président du Conseil de la IVe République, dont le mot d’ordre était de convaincre et convaincre encore.
Après avoir lui-même donné l’exemple en avril, à Saint-Dié et en Alsace, c’est au tour du gouvernement de prendre le relais. C’est la consigne d’Emmanuel Macron.
Il s’agit aussi de répondre à la critique sur des ministres jugés parfois trop en retrait, trop technocratiques et montrer aussi que les ministres doivent se frotter aux questions et aux réactions des Français. Cette fois, il faut défendre la politique gouvernementale dans son ensemble.
Souvenez-vous, c’était la conclusion du dernier séminaire gouvernemental. Edouard Philippe avait incité les ministres à aller un peu plus à la rencontre des Français.
En ce qui concerne les résultats ministériels, les évaluations sont faites régulièrement par le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler. Mais il faut commencer aussi à préparer les échéances électorales à venir et déceler les potentiels d’avenir.
Il faut aussi rapprocher cette opération, très visible, des ministres qui vont aller sur le terrain, d’une autre, beaucoup plus discrète. Une réflexion d’ampleur est engagée sur le fonctionnement du mouvement La République en Marche.
Au sommet de l’exécutif, les problèmes du parti ont été listés. À la base, il y a des référents qui n’ont pas le profil de candidats efficaces et il faut éviter que certains responsables locaux s’auto-investissent. Ça ressemblerait au PS d’avant souligne un proche du président. Et au sommet, on dit qu’il y a un problème sur l’incarnation. Christophe Castaner est beaucoup plus identifié comme ministre que comme chef du parti.
La préparation des élections est une préoccupation permanente au sommet de l’État. Les élections européennes de 2019 seront le premier rendez-vous électoral depuis la présidentielle. Ce sera aussi le marqueur de la deuxième année du quinquennat. Le message de Macron à sa majorité est que ce sera l’affaire de tout le monde, des cadres, du parti, des élus et des ministres.
Écoutez la chronique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard