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Grève générale en Guyane : quand la crise s’invite dans le débat présidentiel

Par Benjamin Jeanjean

Alors que la Guyane entame une grève générale ce lundi à l’appel de 37 syndicats ultra-marins, la grave crise sociale qui traverse la collectivité a été évoquée par plusieurs candidats à la présidentielle ce week-end.

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C’est une profonde crise que traverse la Guyane depuis plusieurs jours, sans doute jamais vue en outre-Mer depuis la grève générale décrétée en Guadeloupe en 2009. De grève générale, il est d’ailleurs également question depuis ce lundi à Cayenne et dans le reste de la collectivité territoriale. Mais alors que les revendications sont nombreuses du côté des 37 syndicats d’outre-Mer à l’origine de cette grève générale qui devrait considérablement ralentir une économie déjà fragile, les candidats à la présidentielle se sont, pour certains, emparés du sujet ce week-end.

Macron et "les défis incomparables" en Guyane

En déplacement en outre-Mer, mais à la Réunion, Emmanuel Macron a notamment estimé qu’il n’était "pas acceptable", de bloquer les aéroports et la ville de Cayenne. "Il faut en revenir à la raison et au calme. Ensuite, il faut prendre des décisions sur l'avenir. La Guyane est un territoire dont les défis sont incomparables, y compris avec La Réunion. C'est le plus grand département français, il y a une dynamique démographique qui est celle d'un pays en voie de développement et une immigration importante, des défis colossaux. (...) L'État doit investir massivement, en termes d'infrastructures, de développement pour aider le territoire guyanais à s'en sortir. C'est le pacte d'avenir. Je me suis engagé sur ce pacte, la réponse à moyen terme est là", a ainsi souligné celui qui propose un traitement différencié et adapté pour chacun des territoires, plutôt qu'une approche globale des Dom-Tom. L’ancien ministre a par ailleurs commis une petite bourde en qualifiant la Guyane d’île...

Le Pen veut "remettre de l’ordre"

Lors de son meeting à Lille dimanche soir, Marine Le Pen a elle aussi évoquer la situation guyanaise. "La Guyane va mal. Nos compatriotes de Guyane sont comme nous tous : ils n'en peuvent plus ! Si je n'excuse pas les blocages de ces collectifs citoyens, honnêtement je les comprends. (...) Il est grand temps de remettre de l'ordre. (...) Je nommerai un ministre d'État d'Outre-Mer et de la Mer qui, en Guyane, s'attellera à la lutte contre l'immigration, contre l'insécurité, et au développement économique au travers d'un véritable plan de désenclavement des différentes régions du département", a-t-elle déclaré, avant d’envoyer un message aux Guyanais. "S'ils sont loin de nos yeux, nos compatriotes d'Outre-Mer ne doivent pas rester loin de notre coeur et encore moins de toute l'attention de l'État qu'ils méritent... Eux qui nous rappellent, par leur existence même, comme la France est grande !", a-t-elle ajouté.

Baroin pointe "l’irresponsabilité du gouvernement"

Invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, François Baroin, soutien de François Fillon, a pointé "l'incroyable irresponsabilité de ce gouvernement et du président Hollande sur la question ultramarine". "Ils ont raison, oui, ils ont raison les Guyanais de ne pas vouloir recevoir la mission interministérielle. (...) La violence jamais. Mais ils ont raison de mettre en lumière à travers les difficultés de leur quotidien les problématiques qui se posent en Guyane", a-t-il asséné. "Ce qui se passe là, on le sait depuis des mois et des mois, ça monte, ça se tend. Ça se tend là, ça se tend à La Réunion, ça se tend aux Antilles. (...) C'est inacceptable de laisser des gens sous cette forme, c'est inacceptable de traiter par le mépris", a tonné l’ancien ministre de l'Outre-Mer (2005-2007).

Mélenchon : "la Guyane est un symbole exagéré de ce que nous vivons en métropole"

À gauche, Jean-Luc Mélenchon a profité de son meeting à Rennes pour évoquer lui aussi le sujet. "La Guyane c'est nos petits chéris, c'est la France en Amérique du Sud telle que, si j'étais élu, et bien nous prendrions notre place non pas comme le fourgon de l'armée nord-américaine, mais comme un partenaire direct - je dis bien direct - avec les pays de l'Amérique latine, puisque la France est un pays d'Amérique latine !", a-t-il lancé à ses soutiens, avant de pointer le fait que, selon lui, "la Guyane est un symbole exagéré, comme sous une loupe, de ce que nous vivons en métropole".

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