Forcément, une telle crise ne pouvait pas laisser indifférente Christiane Taubira, toujours très attachée à sa Guyane natale. Alors que la collectivité territoriale ultra-marine connaît actuellement une grave crise sociale et une situation de grève générale, le dialogue a du mal à s’enclencher entre les syndicats guyanais et le gouvernement. Une situation regrettable selon l’ancienne garde des Sceaux, qui s’est exprimée à ce sujet dans les colonnes du Parisien ce mardi.
"Il faut du dialogue, sinon le blocage va durer"
Alors que le cas des "500 frères" cagoulés fait beaucoup parler, Christiane Taubira martèle l’impérieuse nécessité du dialogue pour toutes les parties impliquées. "De toute façon, il faut du dialogue, sinon le blocage va durer. C'est la responsabilité de tous, y compris des élus, malgré le climat de défiance. Il faut des efforts de part et d'autre et des conditions de dialogue qui correspondent à un cadre démocratique et républicain", a-t-elle indiqué, tout en rejetant catégoriquement l’hypothèse selon laquelle le gouvernement est resté totalement inactif face à l’enlisement de la situation.
"Certains sujets sont traités au compte-gouttes depuis des années"
"C'est totalement inexact ! La question était de savoir ce qu'il fallait faire. Mais, incontestablement, le gouvernement a agi puisqu'il a augmenté les forces de police et de gendarmerie, ce qui est demandé explicitement. Mais est-ce qu'il n'y a que ça à faire ? La question de la sécurité est liée aux loupés de l'éducation, de la formation professionnelle, au taux de chômage qui touche 50 à 60% de la jeunesse, à l'enclavement du territoire, à l'activité illégale en orpaillage et en pêche maritime. Bernard Cazeneuve s'est déplacé, a annoncé des renforts d'effectifs, nous avons fait des choses en matière de justice, d'éducation. Mais il y a toute une série de sujets qui sont traités, soit au compte-gouttes, soit à doses homéopathiques depuis des années. Résultat : l'ensemble du territoire, et le littoral en particulier, présente une configuration de risque élevé", a-t-elle regretté.