Si la droite a cru jusqu’au bout pouvoir faire mentir les sondages en plaçant son candidat François Fillon au second tour, ce dernier n’a pu faire mieux qu’une troisième place au premier tour de l’élection présidentielle, derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les deux finalistes. Alors que Jean-Luc Mélenchon se hisse en quatrième position avec un score avoisinant les 20%, Hervé Mariton, député-maire (LR) de Crest (Drôme), a analysé ces résultats au micro de Sud Radio ce lundi matin.
"Ceux qui mentent le plus ont une sorte d’avantage comparatif"
Reconnaissant une "campagne ratée puisqu’on a perdu", ce dernier regrette notamment un contexte politique et social compliqué en France. "Au pays des menteurs, les gros menteurs triomphent. Pas grand-monde ne dit la réalité du pays. Même les candidats dont on dit être le plus proche ont des accommodements avec la réalité. Dans ce contexte, ceux qui mentent le plus comme Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen ont une sorte d’avantage comparatif", a-t-il pointé.
Mariton déplore le manque "d’enthousiasme" de la campagne de Fillon
Analysant les raisons de la défaite de François Fillon, le député LR déplore entre autres un manque "d’enthousiasme". "Emmanuel Macron a développé une campagne avec beaucoup d’ambiguïté (c’est un défaut) mais avec une très grande qualité qui est l’enthousiasme. François Fillon a mené une campagne plus proche de la réalité, mais avec trop peu d’enthousiasme. Il eut fallu combiner une grande exigence de réalité et davantage d’enthousiasme et de sourires, pour qu’un projet exigeant soit accepté par les Français", assure-t-il.
"Moins de dégâts si Macron n’a pas de majorité"
S’il pense que François Fillon "ne mérite pas une avalanche de critiques aujourd’hui", Hervé Mariton appelle déjà les électeurs de droite à se ressaisir en vue des législatives. "Les Français sont souverains. Dans une forme de scepticisme à l’égard de la politique, ils valorisent un aspect formel aimable chez Macron, mais ils peuvent se dire que la politique est si nulle que ça fera moins de dégâts s’il n’a pas de majorité", pense-t-il.