Interrogé par Christophe Bordet, Pierre Laurent est revenu sur la libération de Serge Lazarevic, l'otage libéré au Mali mardi 9 décembre grâce à l’aide du gouvernement nigérien : "Cette prise d’otage a été réalisée dans des conditions très troubles. Quel a été le rôle de la France dans ce moment-là ? Les choses restent à établir (...) Ce que je veux dire, c'est que la question qui mérite d’être posée sur le rôle de la France dans la région dépasse largement la question de Serge Lazarevic."Pour le secrétaire national du PCF, "il est normal que la France prenne toutes les dispositions pour libérer ses otages, mais pas des dispositions qui mettraient en cause nos valeurs et la situation de paix dans la région".Et Pierre Laurent de poursuivre : "Il ne faut pas se focaliser uniquement sur les conditions de libération d’un otage, mais bien voir avec quelle facilité le président de la République s’est mis dans les chaussons de la Françafrique, sans en changer les fondamentaux."
“Le débat public n’est pas suffisamment transparent”
"L’intervention lybienne a joué un rôle dans la déstabilisation de la région. Maintenant, que la France joue un rôle pour contenir les forces islamistes, c’est bien, mais la question est de savoir si nous aidons aujourd’hui les pays à reconstruire toute leur souveraineté. Il faudrait que l’on ait un grand débat national sur la question", affirme Pierre Laurent.Pour finir, Pierre Laurent rappelle que "le Parlement n’est pas saisi pour décider des interventions militaires de la France. C’est le président qui en décide. Le Parlement n’est saisi que quatre mois plus tard, pour donner son approbation à la continuation d’une opération. Et je pense que le débat public national sur ce que nous faisons au Mali, au Niger, n’est pas suffisamment transparent".