Pris à son propre piège. Alors que le Parti Socialiste avait adopté dans ses statuts ces dernières années le principe d’une primaire pour désigner son candidat à la présidentielle, le processus est aujourd’hui au centre des critiques. Si la primaire avait permis à François Hollande de surfer sur une belle dynamique en 2011, l’obligation du PS de passer par une primaire pour 2017 a fait naître plusieurs ambitions présidentielles au sein du parti. Fragilisé par son bilan, le président a alors préféré jeter l’éponge et ne pas briguer un second mandat.
"Avec des primaires, il n’y aura bientôt plus de parti de gouvernement"
Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Le Point, François Hollande affiche son scepticisme vis-à-vis des primaires. "De cet épisode, je tire une conclusion : il ne doit plus y avoir de primaires dans des partis de gouvernement. Sinon, il n'y aura bientôt plus de parti de gouvernement dans ce pays. Ils sont devenus fragiles et doivent retrouver une légitimité par eux-mêmes, pas en choisissant leurs candidats à vau-l'eau, comme aurait dit le général de Gaulle", a indiqué le chef de l’État, faisant allusion aux victoires de François Fillon et de Benoît Hamon dans ces compétitions internes.
"Totalement antinomique de la fonction présidentielle"
Le locataire de l’Élysée s'est par ailleurs dit opposé à la participation d'un président en fonction à la primaire de son parti. "La primaire est totalement antinomique de la fonction présidentielle. Il est impossible d'être président et, en même temps, candidat à une primaire, dans les formes que nous avons connues", a-t-il indiqué, lui qui regrette visiblement d’avoir donné son accord pour disputer une primaire s'il était candidat à sa propre succession. "Je pensais qu'il n'y en aurait pas parce qu'elle n'avait pas lieu d'être", a-t-il confessé.