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Hôpital : "Vous changez de ministre, il n’y a rien qui évolue"

François Braun a été nommé ministre de la Santé mais malgré son parcours d'urgentiste il est loin de faire l'unanimité chez le personnel des hôpitaux.

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En pleine crise de l’hôpital, François Braun, ancien urgentiste, est nommé nouveau ministre de la Santé dans le gouvernement Borne2. (Photo by Ludovic MARIN / AFP)

François Braun, urgentiste et chef du service des urgences à l’hôpital de Metz, est le nouveau ministre de la Santé du gouvernement Borne 2. Mais cette nomination est loin de faire l’unanimité dans la profession.

 

"Ça fait 32 ans que je travaille et 32 ans que je vois le déclin de l’hôpital public"

Le nouveau ministre de la Santé est au centre des discussions des infirmières de l’hôpital de la Timone à Marseille. "Il va être là pour nous dire : ‘dites-moi ce dont vous avez besoin, je vous dirai comment vous en passer’", juge l’une d’entre elles. "Vous changez de ministre, il n’y a rien qui évolue", regrette sa collègue. "Ça fait 32 ans que je travaille et 32 ans que je vois le déclin de l’hôpital public."

Une autre met en avant que continuent "les fermetures de postes, les fermetures de lits" ainsi que "les fermetures d’urgences". Elle revient sur la suppression de la redevance télé : "il ne faut pas se faire d’illusions, ça va nous être repris". Comment ? "à travers les économies dans la fonction publique, dans les écoles et dans les hôpitaux".

 

Nomination de François Braun : "on espère, en étant urgentiste, qu’il connaisse le terrain"

Le Dr Yves Rimet, chef du service de pédiatrie d’Aix-en-Provence, n’est pas aussi défaitiste. "C’est un médecin, dont on espère, en étant urgentiste, qu’il connaisse le terrain." Or, à Aix les urgences ont dû fermer faute de personnel le dernier week-end de juin 2022. Toutefois, dans le rapport de l’enquête flash publiée par le nouveau ministre, "on s’est arrêtés à une vision de ‘je suis dans un service d’urgence, qu’est-ce que je fais ?’"

Pour le Dr Rimet, "c’est plus grave que ça". "C’est : ‘je suis dans l’hôpital, comment je réorganise les missions hospitalières’." Outre la prise en charge des patients, il estime qu’il faut sensibiliser les Français pour qu’ils aillent voir "leur médecin traitant". "Et ne pas venir aux urgences pour des motifs qui ne le justifient pas."

 

Crise de l'hôpital : "On se dit qu’il va y avoir des drames, des accidents, peut-être des morts"

Les urgences de l’hôpital de la Timone tiennent le coup, mais le manque de personnel se fait de plus en plus sentir. "L’été c’est toujours, en particulier dans notre région, une période sous tension", rappelle Greg Fontaine, membre de la CGT. Il souligne que c’est que grâce "au dévouement" des collègues "que les choses tiennent". "Sauf que c’est pas des robots, c’est pas des machines."

Si rien ne s’améliore, "ils vont finir épuisés et malades", estime le syndicaliste. "On se dit qu’il va y avoir des drames, des accidents, peut-être des morts."

 

Les syndicats l’annoncent : ils continueront de tenter de faire passer les mêmes messages à leur nouveau ministre. Ils réclament des hausses de salaires et des recrutements, depuis plusieurs années désormais.

 

Aurélie

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