Le nouveau gouvernement doit être annoncé dans les prochains jours, avec à sa tête plusieurs candidats pour le poste de Premier ministre. Olivia Grégoire a répondu aux questions de Patrick Roger.
"Beaucoup de femmes sont en mesure d'être Premier ministre"
Alors que l'annonce du prochain gouvernement est imminent, la secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale, solidaire et responsable, attend "posément, calmement". Selon Olivia Grégoire, "il ne faut pas de précipitation" pour choisir la personne "qui va donner l'impulsion des cinq prochaines années". Si plusieurs noms circulent parmi les candidats à Matignon, le secret semble bien gardé. "Je ne suis pas dans le secret du prince", confie-t-elle. Tout en annonçant "une nomination dans la semaine, avec une douzaine de ministres importants".
Après Élisabeth Borne ou Christine Lagarde, c'est le maire de Reims, Catherine Vautrin, qui est pressentie pour briguer le poste de chef du gouvernement. "On a entendu tout et son contraire", temporise la secrétaire d'État. Elle attend quelqu'un de "solide". "Une femme serait un signal fort", affirme-t-elle. Même si cette élue issue des Républicains crée de l'inquiétude au sein des militants LGBT et féministes, pour son opposition au mariage pour tous. "Je ne suis pas obsédée par l'origine politique mais par l'efficacité", assure Olivia Grégoire. "Beaucoup de femmes sont en mesure d'être Premier ministre", affirme la candidate aux élections législatives.
Si la tendance politique du prochain Premier ministre intéresse les observateurs, Olivia Grégoire rappelle que "ce qui caractérise En Marche, c'est ce que l'on va faire, pas le passé". "Peu importe la datation carbone de l'engagement politique. On vote ensemble sur le projet que l'on veut conduire pour la France", assure la secrétaire d'État. "Il est grand temps d'afficher une seconde femme à Matignon". Trente ans après Édith Cresson.
"On verra si je pourrais être utile au Président au sein d'un nouveau gouvernement"
Du bilan de Jean Castex, à Matignon depuis 2020, Olivia Grégoire retient trois principales qualités. Il les a rappelées lors de son pot de départ, mercredi 11 mai. "La modestie, le sens du collectif et son attachement aux territoires", cite-t-elle. Rappelant qu'il a effectué "plus de 300 déplacements en France" durant son mandat. En attendant la nomination du prochain gouvernement, la secrétaire d'État est candidate aux élections législatives. Elle veut "regagner la deuxième circonscription de Paris". L'occasion de retourner sur le terrain, "de parler avec nos concitoyens et d'écouter leur jugement sur mon action au sein du gouvernement pendant cinq ans", témoigne-t-elle. Si la candidate LREM venait à être réélue, "on verra ensuite si je pourrais être utile au Président au sein d'un nouveau gouvernement".
En attendant, les futurs députés LREM élus à l'Assemblée nationale devront respecter la charte signée avec le parti. Une charte polémique qui oblige les candidats à soutenir le président de la République "quoi qu'il en soit". "Ce qui importe, c'est que le pays ne soit pas bloqué dans les années qui viennent", explique Olivia Grégoire. Elle s'attend à "des circonstances économique qui vont se tendre". "Il va falloir agir", impulse-t-elle, avec en ligne de mire le projet de loi de finances rectificatives qui sera soumis au vote dès cet été. "Il faut une majorité pour indexer les retraites sur l'inflation. Et prolonger le bouclier tarifaire jusqu'à la fin de l'année", annonce la candidate. "On est là pour mettre en place le projet pour lequel les Français ont voté", assure la secrétaire d'État.
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