Myriam El Khomri est revenue ce mardi au micro de Sud Radio sur la publication du rapport du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam (CPDSI) paru récemment. Il montre que des jeunes construits, intelligents, bien portants sont maintenant sensibles eux aussi à la propagande des groupes islamistes radicaux type Aqmi, Daech, etc. 87% sont issus de familles athées et 67% de la classe moyenne, selon ce rapport.
“L’ensemble de la société doit ouvrir les yeux”
"Je connais bien ce sujet, déclare Myriam El Khomri, parce que j'ai été adjointe à la sécurité à la mairie de Paris, et j'ai moi-même participé à la mise en place de la cellule ouverte par Bernard Cazeneuve au printemps dernier dans le département (...) avec un numéro d'assistance qui a reçu plus de 650 signalements en six mois (…) Tout le monde peut être touché par rapport à cette situation, et ce qu'il est important de dire, c'est que l'État et les collectivités seules ne peuvent pas régler le problème. L'ensemble de la société doit ouvrir les yeux sur ces manipulations mentales, ces dérives sectaires", affirme la secrétaire d'État.
“650 appels en six mois”
Pour lutter concrètement contre le basculement des jeunes dans l'islam radical, Myriam El Khomri explique que "derrière le numéro d'assistance, qui a reçu plus de 650 appels en six mois, les signalements sont traités". "L'ensemble des services regarde au niveau des travailleurs sociaux , de toutes les personnes qui ont été en contact avec cette personne, l'état de la situation de la personne et ce que l'on peut mettre en œuvre pour l'éviter", explique l'ancienne adjointe à la sécurité de la mairie de Paris.
“Tout se fait à travers les jeux vidéo ou sur Internet”
Myriam El Khomri reconnaît que ce type de prévention ne suffit pas : "C'est plus complexe que cela, et nous le voyons bien à travers le cas de ce jeune Normand [Maxime Hauchard, vu sur la vidéo de mise à mort de 18 prisonniers en Syrie ce week-end, NdlR]. Tout se fait à travers les jeux vidéo ou sur Internet, donc bien évidemment cela demande un arsenal juridique (…) Mais c'est important de le dire, ce phénomène [l'islam radical] ne touche pas que les jeunes des banlieues."