Invité du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard, le conseiller PS de Paris Jean-Marie Le Guen a jugé "extrêmement grave" la prise de parole de Sonia Nour, membre de la France Insoumise et collaboratrice du maire PCF de La Courneuve, qui a qualifié de "martyr" l'assaillant de la gare Saint-Charles, à Marseille, dimanche dernier, et qui a, depuis, reçu le "soutien total" de la suppléante France Insoumise du député François Ruffin à l'Assemblée nationale.
Pour l'ancien secrétaire d'État, cela montre la proximité d'une partie de l'extrême-gauche avec "des groupes activistes, qu'on a pu appeler islamo-gauchistes", appuyant les attaques de Manuel Valls allant dans le même sens.
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— Sud Radio (@sudradio) 6 octobre 2017
"En fait, ça met à nu une réalité qui est que certaines formations politiques se font élire dans des territoires où la participation est extrêmement faibles, avec une petite minorité d'élus, élus avec 20 % de participation, qui sont entre les mains de groupes activistes, qu'on a pu appeler des islamo-gauchistes, ou pas gauchistes d'ailleurs, mais qui participent à peser sur une classe politique fragilisée par l'abstentionnisme", a précisé Jean-Marie Le Guen.
Jean-Luc Mélenchon est aspiré par ce type de positions communautaristes
Selon lui, la France Insoumise, notamment, est touchée par ce phénomène : "Il faut prendre conscience qu'il y a des phénomènes politiques inacceptables. Il y a une faiblesse, un opportunisme, notamment de la France Insoumise, qui se laisse aspirer, par souci électoral, peut-être par complaisance idéologique, vers des thèses communautaristes et qui vont même au-delà. Je pense que Jean-Luc Mélenchon, qui n'est pas du tout sur cette tradition, par faiblesse, est entouré de gens qui sont sur cette position et son mouvement est aspiré par ce type de positions, ce qui rajoute à la gravité et à l'extrémisme de la position mélenchonienne."
"La gauche et la droite n'ont pas disparu"
Interrogé sur le message de Dominique Strauss-Kahn à Emmanuel Macron, lors de la cérémonie d'hommage à l'ancienne ministre Nicole Bricq, Jean-Marie Le Guen a expliqué que l'ancien président du FMI n'a "pas fait la leçon" à l'actuel président de la République, mais a tout de même distillé des mises en garde : "Il a d'abord globalement approuvé la démarche d'Emmanuel Macron. Et il a pris à son compte la démarche de Nicole Bricq, en disant qu'elle avait, que nous avions, suffisamment de convictions pour ne pas être obligés d'être sectaires, que nous acceptons le compromis, mais que cela ne doit pas faire disparaître ce que nous sommes. Ça ne veut pas dire que la gauche et la droite ont disparu."
D'après l'ancien secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement, il ne faut pas voir dans la victoire d'Emmanuel Macron la disparition des oppositions idéologiques entre la gauche et la droite, mais le fruit d'un compromis à un instant T : "Il y a l'idée qu'on serait dans un nouveau monde, où il n'y aurait ni droite, ni gauche. Je pense que c'est inexact. Nous sommes dans un nouveau monde, oui, celui où les responsables politiques de gauche et de droite n'acceptent plus de travailler avec les extrêmes et doivent collaborer ensemble, passer un compromis. En Marche ! est le résultat de nos institutions, mais ça ne suffit pas faire la vie démocratique d'un pays pendant cinq ans. Il y a des gens de gauche et de droite qui peuvent travailler ensemble, sur la base d'un compromis, mais ce n'est pas la disparition de leurs identités respectives."
Écoutez l'interview de Jean-Marie Le Guen, invité politique du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard