Décidément, la publication au Journal Officiel du décret instaurant la limitation de la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires à 80km/h et non plus 90km/h n’en finit pas de faire parler. Les députés UDI ont ainsi décidé de déposer un recours devant le Conseil d’État pour contester ce qu’ils jugent comme un "abus de pouvoir" du gouvernement dans ce dossier. Invité du 18h Sud Radio ce mardi, le président du parti Jean-Christophe Lagarde se justifie.
"Les députés ne votent pas les décrets, ils votent les lois. Les décrets, on n’a pas d’autres moyens de les contester ! Or, tout le monde sait que nous sommes opposés à la logique-même qui a prévalu à cette décision. Il y a des routes qui sont dangereuses et où on doit baisser la vitesse maximale pour lutter contre les accidents routiers. Mais il y a des routes où ce n’est pas nécessaire, et appliquer cette règle à toutes les routes est une erreur ! C’est une erreur peut-être faite de bonne foi par le Premier ministre, mais qu’on doit corriger. Comme nous n’avons pas la possibilité d’en débattre à l’Assemblée nationale, c’est devant le Conseil d’État et les tribunaux administratifs que nous allons en débattre", explique-t-il.
"Ça ne fait qu’enquiquiner les Français sans aucune utilité"
"Je veux envoyer un message simple. On doit lutter contre l’insécurité routière, mais pas comme ça. Il y a dans tous les départements des élus locaux et des préfets qui connaissent chaque coin de route dangereux, où la limite à 80km/h est peut-être d’ailleurs trop élevée ! Mais il y a d’autres routes où l’on passe de 90 à 80, et où ça ne fait qu’enquiquiner les Français sans aucune utilité", ajoute-t-il avant d’insister sur le rôle des acteurs de terrain qui devraient être davantage consultés selon lui.
"Les expérimentations faites avant de prendre cette décision ont été insuffisantes. La démonstration de l’efficacité de cette mesure n’est toujours pas faite. D’une certaine façon, c’est une mesure bien trop forte pour un effet sans doute bien trop faible. Au lieu d’avoir une mesure centralisée et appliquée sur tout le territoire de la même façon, on ferait mieux d’avoir une mesure adaptée. On connaît l’accidentologie de chaque route, on sait exactement à quel endroit il y a beaucoup d’accidents. C’est à ces endroits-là qu’il faut mieux limiter la vitesse et sans doute engager des travaux pour mieux sécuriser la route", plaide-t-il.
Réécoutez en podcast toute l’interview de Jean-Christophe Lagarde dans le 18h Sud Radio