Invité de l'émission Territoires d'infos sur Sud Radio et Public Sénat, l'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement a mis en garde contre une erreur d'orientation de la diplomatie française dans le conflit syrien et à l'égard de la Russie."Il y a un ordre de priorité, a reconnu Jean-Pierre Chevènement. Il me semble que dans un premier temps, il faut assurer la défaite de Daesh et, ensuite, trouver des solutions politiques. Les choses ont été amorcées, y compris par la diplomatie russe. Il n'y a pas d'autre voie politique praticable si on veut mettre un terme à cette guerre qui n'a que trop duré et qui a engendré des souffrances considérables."
"Ces sanctions nous pénalisent autant que la Russie"
Ne pas mettre sur le même plan Daesh et Bachar Al-Assad, donc, et ne pas s'enfermer dans une opposition avec la Russie, qui n'est pas l'ennemi : "Pour nous, la menace n'est pas à l'Est, disons-le. La menace, elle est au Sud. C'est par là que la maison brûle, ne nous trompons pas d'orientation. Nous avons les mêmes adversaires que la Russie car les terroristes djihadistes ciblent la Russie, les Etats-Unis, l'Europe, l'Espagne, la France, la Grande-Bretagne. Essayons de simplifier les choses."Dès lors, une levée des sanctions imposées suite au conflit ukrainien sont souhaitables, d'autant qu'elles pénalisent fortement les exportations. "Je pense que ces sanctions nous pénalisent autant que la Russie, a indiqué Jean-Pierre Chevènement. Par exemple, nos exportations, qui étaient de 9 milliards d'euros sur la Russie en 2012, sont tombées à 4,5 milliards. Si la compétitivité de la France est vraiment le problème, nous ferions bien de nous en occuper."