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"Jacques Chirac s’est dissimulé et a sciemment caché une partie de sa vie"

Par Benjamin Jeanjean

Auteur de "Président, la nuit vient de tomber", le journaliste Arnaud Ardoin était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi pour évoquer la sortie de ce livre rempli de confidences sur les passions intimes et la vie de Jacques Chirac.

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Président de la République de 1995 à 2002, Jacques Chirac est encore aujourd’hui l’une des personnalités politiques préférées des Français, même si son état de santé ne lui permet quasiment plus aujourd’hui d’effectuer la moindre sortie publique. Le journaliste Arnaud Ardoin, auteur de Président, la nuit vient de tomber, s’est confié au micro de Sud Radio sur son travail de biographe et les informations qu’il a pu recueillir ces dernières années.

"Après trois ans d’enquête et de rencontres avec plus de 40 personnes proches de lui, on constate qu’il y a un homme qui s’est caché derrière l’homme politique. Il y a un Jacques Chirac qui s’est dissimulé et qui a sciemment décidé de cacher une partie de sa vie et de protéger ses jardins secrets : les arts premiers, les arts pré-colombiens, l’art vaudou… C’est un homme qui a eu envie de donner aux Français cette image de Président sympathique allant au Salon de l’Agriculture, mais pas cette image d’érudit en art Ming chinois. Parmi les témoignages de ses amis, je pense à Jacques Toubon qui disait : "Pour moi, c’étaient des chinoiseries tout cela. Nous, c’était l’homme politique qui nous intéressait"", explique-t-il.

"Son grand-père corrézien a eu une grande importance dans sa vie"

L’auteur relate notamment dans son livre une anecdote pour le moins surprenante sur les prétendus pouvoirs de guérisseur de Jacques Chirac. "Il mettait des sparadraps sur sa main, tellement il en serrait. Cette main a touché la France, et Chirac adorait ça. Les Français qui l’ont rencontré disaient : "Quand on est près de lui, il y a quelque chose qui se passe". C’est très étrange, Jacques Chirac. Il y a un magnétisme, une énergie incroyable. Il y a aussi cette information sortie il y a cinq ans, qui a été à l’origine de mon livre. Jacques Chirac est ainsi au chevet de l’un de ses ministres qui est entre la vie et la mort, atteint d’une maladie grave. Jean de Boishue me dévoile alors un pan de Jacques Chirac qui n’avait jamais été dévoilé auparavant. Il est ce jour-là dans l’Essonne et fait campagne aux côtés de Jean de Boishue, un an avant la présidentielle de 1995. Boishue dit : "Vous partez maintenant, Jacques ?". Il lui répond : "Je dois impérativement partir à l’hôpital". "Il y a un problème ?". "Non non, je vais voir Pierre Bédier. Les médecins m’ont demandé de l’aider". Et c’est vrai : il va pousser la porte de cette chambre d’hôpital, à plusieurs reprises (Pierre Bédier le confirme), et va lui dire des choses assez incroyables : "J’ai la vérité de l’humanité. Tu ne mourras pas. Ne t’inquiète pas...". Il va même jusqu’à appeler la fille de Pierre Bédier, qui a 11 ans à l’époque, pour la rassurer. Il confiera même qu’il est une sorte de sorcier corrézien ! Ce pouvoir lui aurait été transmis, si on peut parler de transmission, par le grand-père corrézien de Jacques Chirac, qui a eu une grande importance dans sa vie. Un instituteur laïcard qui a joué un rôle important dans sa construction d’homme", assure-t-il.

"Il a passé sa vie à passer des coups de fil et aider ses amis"

Alors que Jacques Chirac jouit aujourd’hui d’une grande popularité au sein des Français, Arnaud Ardoin assure que la fibre sociale de l’ancien chef de l’État était plus que réelle. "Il avait un fil rouge intérieur, et dont il n’a peut-être même pas assez "profité" politiquement, c’est de dire qu’il n’y a pas de petites et de grandes civilisations. Il n’y a pas de grands peuples et de petits peuples. C’est le fil rouge qui a guidé ses pas. Il défendait souvent l’orphelin contre le puissant. À l’Élysée, il aidera une lingère qu’il connaît à peine en s’asseyant à côté d’elle et en lui parlant. Jacques Chirac a passé sa vie à passer des coups de fil, à aider ses amis, à envoyer des petits mots, à prendre soin d’un malade…", déclare-t-il.

Réécoutez en podcast l’intégralité de l’interview d’Arnaud Ardoin dans le Grand Matin Sud Radio

 

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