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Jean-Christophe Lagarde : "L'argent des assurances doit servir à assurer le tissu économique"

Par La Rédaction

Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI et député de Seine-Saint-Denis, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le jeudi 2 avril sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Jean-Christophe Lagarde interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le jeudi 2 avril à 7h40.

Le président de l'UDI tient à souligner "l'honnêteté du gouvernement de dire ce qu'il sait et ce qu'il ne sait pas". Une gestion de crise difficile pour les autorités sachant que "les données concernant le virus sont découvertes au jour le jour par les scientifiques". "Nous sommes tous astreints au travail des chercheurs pour qu'ils nous disent ce qu'il faut faire au-delà du confinement", indique Jean-Christophe Lagarde. "Le confinement est la seule arme dont nous disposons aujourd'hui pour éviter que les urgences explosent dans l'ensemble du pays", affirme-t-il.

 

Sur le manque de masques, le député de la Seine-Saint-Denis fait remarquer que "le monde entier commande des masques, et comme le principal lieu de production c'est la Chine, tout le monde en manque". Si le nombre de masques en stock en France est insuffisant au vue de la crise, Jean-Christophe Lagarde rappelle que "nous avions recommandé d'avoir plusieurs centaines de millions de masques en stock et le gouvernement précédent les a supprimé". Même question au sujet des tests de dépistage. "Pourquoi n'avons-nous pas autant de tests de dépistage qu'en Allemagne ? Nous avons eu du retard à l'allumage", regrette-t-il. "S'ils en ont autant c'est qu'ils en ont commandé avant", remarque le député.

Aux assurances de sauver les entreprises

Alors que les chefs de partis politiques seront entendus en visioconférence par le Premier ministre aujourd'hui, le président de l'UDI "attend du gouvernement autant de franchise dont ils ont fait preuve jusqu'à aujourd'hui". Pour le chef de file du parti centriste, "le temps n'est pas venu de tirer les leçons, pour l'instant c'est comment gère-t-on la crise et ses conséquences sanitaires, économiques et sociales". Et pour limiter l'impact d'une éventuelle crise économique, Jean-Christophe Lagarde a une idée.

"Pourquoi les assurances ne sont pas mises plus à contribution pendant cette crise ?", s'interroge-t-il en constatant que "nous continuons à verser nos cotisations alors qu'il y a moins d'accidents". "15% des cotisations sont versées sans que les assurances ne remboursent quoique ce soit", note le député qui propose "des prélèvements exceptionnels auprès des assureurs qui permettraient de financer les petites entreprises, les commerces et tous ceux dont l'activité économique sera indispensable au redémarrage et qui risque de disparaître si jamais on ne finance pas leurs dépenses quotidiennes". Le parlementaire estime qu'il est temps "que cet argent serve à assurer le tissu de petites et moyennes entreprises dans notre pays pour que l'on puisse surmonter la difficulté économique qui est devant nous". "Le gouvernement se doit de prévoir la sortie de la crise, le pays devra redémarrer", espère Jean-Christophe Lagarde.

Vers un déconfinement progressif et régionalisé ?

Pour préparer le déconfinement, Jean-Christophe Lagarde estime qu'il faudra "avoir des tests de dépistage". Il prévient également que ce processus "risque d'être régionalisé puisque la situation n'est pas la même dans l'Est, en Île-de-France ou dans les Hauts-de-France que dans des régions aujourd'hui préservées que sont la Bretagne ou le Sud-Ouest". Le président de l'UDI anticipe "un déconfinement progressif et si possible accompagné de tests". "Au lendemain du confinement, le virus n'aura pas disparu ! Il continuera de circuler et les gestes de prudence resteront nécessaire tant que les chercheurs n'auront pas trouvé un médicament soignant rapidement le coronavirus", alerte-t-il en espérant d'ici le début de l'année prochaine, "la découverte d'un vaccin".

Pour Jean-Christophe Lagarde, l'heure n'est pas à la polémique. "Macron a raison d'appeler à l'union nationale. Les critiques doivent être formulées une fois que nous aurons surmonté la crise", estime-t-il. "Pour l'instant il s'agit de sauver les personnes, de faire respecter le confinement, et préserver l'économie au maximum", annonce le député. Pourtant, du côté du Rassemblement national et de la France insoumise, on parle de "nationalisation et de fermeture des frontières". "Le virus était déjà en France lorsque le RN le réclamait !", réagit-t-il. "Vous avez des pays très éloignés qui sont atteints du coronavirus alors même qu'ils avaient fermé leurs frontières", souligne le parlementaire.

Non respect du confinement en banlieue ? "Une légende"

Jean-Christophe Lagarde dément tout risque d'embrasement des banlieues. "En tout cas à Drancy où j'habite, le non-respect du confinement est une légende", rapporte le député de la Seine-Saint-Denis. "97% des gens contrôlés dans la rue, ont leurs papiers", affirme-t-il. Pour le président de l'UDI, "si les hôpitaux de Seine-Saint-Denis ont été plus vite débordés que les autres, ce n'est pas par un non-respect du confinement mais parce que nous avons moins de lits d'hôpitaux, moins de lits de réanimation qu'ailleurs", souligne-t-il.

"Stop aux boucs émissaires !", appelle Jean-Christophe Lagarde. "Le préfet de Seine-Saint-Denis est prêt au couvre feu, mais nous n'avons pas ce genre de dérive de non-respect du confinement", assure-t-il en invitant à "arrêter avec ces fantasmes et images d’Épinal !".

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