Le silence pour mieux revenir. C'est le mot d'ordre de Jean-François Copé, qui est revenu au micro de Philippe Bilger sur Sud Radio sur la défaite de la droite à l'élection présidentielle.
"Quand on prend une dérouillée comme la droite a pris, un désastre historique, la moindre des choses est de se poser et essayer de comprendre comment nos anciens chefs ont pu nous amener à cette situation, a expliqué le candidat vaincu des primaires de la droite et du centre l'an dernier. J'ai pensé que le silence était la meilleure manière de faire. 2017, ce n'est pas une petite défaite, comme en 2012 ou en 1981. C'est la fin d'une époque pour la droite française. À partir du moment où vous avez une famille politique qui n'est même pas capable d'être au 2e tour de la présidentielle, c'est que tout est à revoir. Dans ce cas-là, il n'y a pas de meilleure solution que d'être silencieux et de réfléchir."
Réfléchir, donc, à l'avenir de la droite. Un avenir qui ne passera pas, selon lui, par "l'union des droites", qui suppose un rapprochement avec le Front national, ce qu'il refuse d'envisager : "Ça, c'est le suicide programmé et je m'y opposerai toujours. Et c'est l'inventeur de la droite décomplexée qui vous le dit. La droite décomplexée, c'est une droite qui se définit d'abord par rapport à la gauche. En revanche, si on doit assumer sans complexe d'être de droite, ça exige qu'on soit très ferme par rapport à toute opposition vis-à-vis d'une alliance par rapport à l'extrême-droite (...) Il n'y a pas d'argument à mettre en avant sur la question d'une éventuelle alliance avec le FN. C'est non, non et non ! Je suis arrivé à un moment de ma vie où je n'ai même plus envie de le démontrer."
Une barrière sanitaire avec le Front national, donc, et une autre ligne rouge pour Jean-François Copé, l'association avec Sens Commun. "Sens Commun a hélas joué un rôle majeur dans la défaite de la droite française en mai dernier, a estimé l'ancien député Les Républicains. S'il s'agit en plus de les entendre pérorer de faire une alliance avec le Front national, c'est inacceptable. Pour moi, la question de l'exclusion de Sens Commun va se poser très clairement. Il n'est pas possible de continuer à vivre avec cette ambiguïté, sauf à vouloir que cette machine à perdre nous accompagne pour toujours."