Certains de ses adversaires politiques aiment à le rappeler, les qualités d'orateur et de tribun de Jean-Luc Mélenchon ne sont plus à démontrer, son sens de la formule encore moins. Il en a encore fait la démonstration aujourd'hui, dans un style très particulier qui le caractérise tant, se fendant d'une petite phrase pour critiquer à sa manière les orientations vers lesquelles se dirige Emmanuel Macron.
"La crise politique qui a fini par percer sous la présidence Hollande va s'embraser sous Macron"
Dans un billet de blog publié ce dimanche, le leader de la France insoumise estime en effet que "la hollandisation de Macron est commencée" et que "quoi que valent les enquêtes qui le donnent en chute libre dans l'opinion, leur valeur prescriptive ne fait pas de doute" aux yeux du chef de l'État. "En écrasant l'existence du Premier ministre et en se croyant capable d'obtenir d'un claquement de doigt une discipline totale de son groupe parlementaire, Emmanuel Macron a multiplié les brèches dans son propre système et raccourci la distance qui le sépare des coups qui lui sont destinés", poursuit-il, affirmant que "l'existence d'un méga groupe parlementaire composé de gens dont une bonne partie est déterminée à réfléchir pour son propre compte est le point faible du dispositif autoritaire que la présidence doit impérativement mettre en place".
Le député des Bouches-du-Rhône a "la certitude qu'aucune autorité ne viendra à bout de la diversité des cultures, des parcours et des intelligences qui constituent le méga groupe" que composent les députés de la République en marche, dont il prédit une "inéluctable individualisation des comportements". Et l'intéressé d'ajouter qu'il "est bien probable que la nouvelle majorité ait déjà mangé son pain blanc", prédisant au passage "des moments de grande instabilité institutionnelle et politique" qui entraînera, selon lui, "un nouvel épisode «dégagiste» dans la conscience populaire".
Jean-Luc Mélenchon conclut son propos par un cinglant constat sur la continuité du précédent quinquennat, pronostiquant que "la crise politique qui a fini par percer sous la présidence de François Hollande va donc inéluctablement s'embraser sous Emmanuel Macron".