"L’objectif d’En Marche! est de se transformer en grand parti démocrate". Sur le plateau de Territoires d'Infos, la matinale de Public Sénat et Sud Radio, présentée par Cyril Viguier avec la presse quotidienne régionale, Jean-Pierre Mignard, soutien d’Emmanuel Macron, a commenté les résultats du premier tour de l’élection présidentielle, qui a vu le fondateur d’En Marche! se placer en première position.
"Les Présidents n’ont jamais gouverné seuls avec leur parti"
Aujourd’hui à la tête du comité d’éthique d’En Marche!, Jean-Pierre Mignard (66 ans) a confirmé les ambitions du mouvement de présenter un candidat pour chaque circonscription aux prochaines législatives. "C’est la position adoptée, il y aura bien 577 députés En Marche! ou soutenus par En Marche!. Le mouvement ne doit pas arrêter de marcher, et cela veut dire se transformer en parti. (...) Au sein de la Ve République, vous avez toujours eu des majorités de coalition, les Présidents n’ont jamais gouverné seuls avec leur parti", a-t-il déclaré, appelant à une large majorité autour d’Emmanuel Macron.
"Mélenchon ? C’est une faute, c’est inquiétant"
La victoire de l’ancien ministre de l’Économie ne fait en tout cas pas les affaires du Parti socialiste, aujourd’hui aux abois. "Le PS n’a rien fait pour survivre, il est divisé de manière profonde. Peut-il prétendre résister aux affrontements de ligne qui durent depuis longtemps ? On les avait un peu oublié avec les victoires politiques, mais ils étaient cette fois trop importants", avance Jean-Pierre Mignard. Ce dernier a également critiqué l’attitude de Jean-Luc Mélenchon dimanche soir, qui n’a pas appelé à voter pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen. "C’est une faute, c’est inquiétant. Je ne suis pas étonné, j’ai senti de la colère après son résultats. Sur toute une série de thématique de la France Insoumise, il faudra qu’il explique à son électorat pourquoi il appelle à voter pour Emmanuel Macron. J’ai vu le Parti Communiste et Mme Autain le faire immédiatement. Lui, ça semble plus compliqué… (…) On ne lui demande pas d’adhérer au programme, mais de défendre l’état de droit, par rapport au Front national de Marine Le Pen", a-t-il noté.
"Ce n’est pas une victoire de François Hollande"
Proche de François Hollande, Jean-Pierre Mignard réfute l’idée d’une victoire par procuration du président de la République avec le résultat de ce premier tour. "Non, ce n’est pas une victoire de François Hollande, ce n’est pas une défaite non plus. L’un de ses ministres a choisi de tracer son chemin. François Hollande est président de la République, il est évident que par rapport au programme de Mme Le Pen, je ne vois pas comment il pourrait ne pas s’engager", a-t-il déclaré.
"Il ne faut pas faire de concessions idéologiques au FN"
Enfin, Jean-Pierre Mignard souhaite qu’Emmanuel Macron puisse parler aux électeurs du Front national en vue du second tour. "Comment répondre aux électeurs du FN ? C’est un chiffre important, et qu’on le veuille ou non ils font partie de la communauté nationale. Il faudra donc des politiques pour les protéger d’une mondialisation brutale, dans une Europe démocratique. (…) L’objectif est à terme de convaincre ces électeurs de revenir dans l’espace démocratique et républicain. Il ne faut pas faire de concessions idéologiques au FN, mais sur les questions de fierté de la France, de chômage, de territoires ruraux, c’est l’intérêt de la France d’y répondre", conclut-il.
Invité : Jean-Pierre Mignard - Territoires d... par publicsenat