Interrogé par Christophe Bordet sur les événements d'Albi et la mort d'un jeune manifestant lors d'une manifestation qui a dégénéré samedi contre le barrage de Sivens à Lisle sur Tarn, Yves Jégo note "une violence latente inquiétante dans le pays. Une étincelle peut mettre le feu et entrainer une violence contraire à l'esprit républicain, elle n'est pas justifiée", selon le député UDI.
"Le gouvernement doit être très attentif aux événements d'Albi"
Cependant, il reconnait que "le gouvernement doit être très attentif aux événements d'Albi. Dans quelles conditions cette manifestation a-t-elle pu dégénérer ? se demande le parlementaire qui propose de "remettre le projet de barrage en discussion". Il insiste sur la nécessité d'"apprendre à pacifier les conflits autrement" dans notre pays. Cet événement démontre "l'état de tension de la société" note Yves Jégo. "Il faut en tirer les enseignements" selon lui. Sur le silence de Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, "j'espère qu'il prend le recul nécessaire et qu'il mène des investigations nécessaires pour avoir des choses à dire le jour où il parlera" commente-t-il. Le ministre "le doit à la famille et aux proches de Rémi Fraisse. Il ne peut pas rester muet, car au-delà du drame, la situation fait courir des risques importants de violence dans cette région et ailleurs en France" selon lui."L'État républicain doit jouer son rôle, il faut que les parents de ce jeune homme aient des réponses sur les conditions dans lesquelles leur garçon est décédé, les autorités doivent montrer rapidement qu'elles n'ont pas de parti pris", développe Yves Jégo.
"Garder l'esprit républicain"
Concernant Ségolène Royal, ministre de l'Écologie qui ne s'est pas encore exprimée sur le projet de barrage lui-même, "ce serait tellement facile de taper sur le gouvernement en ce moment, déclare Yves Jégo. Il y a eu un mort, des violences ont eu lieu à Albi, ailleurs cela peut également dégénérer. Je crois qu'il faut garder un esprit républicain et ne pas taper à bras raccourci sur le gouvernement. On peut s'interroger cependant sur le silence des ministres de l'Intérieur et de l'Écologie, selon lui. J'espère que c'est pour mieux apporter des réponses solides plus tard" commente Yves Jégo.Enfin, sur les commentaires de José Bové et Cécile Duflot ces derniers jours qui mettent en cause les forces de l'ordre après la mort du jeune militant, "c'est sans doute qu'ils ont des éléments" réagit Yves Jégo. Il précise ne pas être "en phase avec ces dénonciations politiciennes. Ce n'est pas aux hommes politiques d'accuser, seules les autorités administratives ou judiciaires ont la capacité de le faire", fait-il remarquer. Pour finir, Yves Jégo appelle le gouvernement à "agir vite pour ne pas laisser la situation se dégrader".Réécoutez l'intégralité de l'interview d'Yves Jégo en cliquant dans la rubrique "les podcasts de Sud Radio" sur notre site.