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Jérôme Vérité (CGT) : "Le gouvernement a du souci à se faire avec les routiers"

Par Benjamin Jeanjean

Secrétaire général de la CGT Transports, Jérôme Vérité était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce lundi pour évoquer le conflit social déclenché par les routiers ce lundi pour s’opposer aux ordonnances réformant le marché du travail.

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Plusieurs axes de transports et centres névralgiques sont paralysés ce matin en France suite à la mobilisation des routiers contre les ordonnances mettant en place la réforme du Code du travail, ordonnances qui entrent en vigueur cette semaine. Invité du Grand Matin Sud Radio, Jérôme Vérité, secrétaire général de la CGT Transports, se félicite du succès apparent de l’opération. "On constate une mobilisation d’ampleur dans le Nord, sur toute la Manche, dans tout l’ouest, dans le sud. On ne peut que s’en féliciter et on sera même probablement au-dessus de ce qu’on avait prévu puisque certains points de blocage nous remontent alors qu’ils n’étaient pas prévus, notamment à Marseille. La mobilisation s’annonce donc d’ampleur. On le sentait, mais ça va être une réalité», déclare-t-il avant de rappeler les raisons de cette mobilisation. «Le mot d’ordre est clair : le retrait des ordonnances. Et au vu de la mobilisation de ce matin, je pense que le gouvernement a des soucis à se faire avec les routiers. (…) Ça durera le temps que ça durera, nous sommes déterminés", promet-il.

"On veut des actes concrets, stop au bla bla !"

Les routiers dénoncent notamment la volonté du gouvernement de fiscaliser leurs primes, mais pas seulement. "Il y a beaucoup de sujets de régression sociale dans ces ordonnances. Effectivement, l’attaque frontale sur la fiche de paie en fait partie, mais on pourrait aussi parler de la facilité de licenciement et la limitation des indemnités prud’homales qui touchent très concrètement les salariés du transport routier. Il y a beaucoup d’objet de mécontentement, et vient s’agréger à cela la question des salaires, du dumping social européen, du permis professionnel... Ce ne sont plus des négociations mais des actes concrets qu’on exige du gouvernement. Stop au bla bla !", tonne Jérôme Vérité.

Le syndicaliste rejette par ailleurs fermement l’argument de la concurrence européenne et mondiale qui appellerait à des réformes plus libérales. "Nous refusons cette construction d’une Europe qui tirerait tout par le bas. Les ordonnances sont un très mauvais message à l’heure où les routiers subissent déjà cette construction anarchique socialement. Avec cette attaque sur la fiche de paie, on a l’impression qu’Emmanuel Macron veut voir les routiers français payés au même tarif que les routiers venant des pays de l’Est. À ce moment-là, qu’il le dise clairement dans son projet politique !", affirme-t-il.

"Un passage en force alors qu’il n’a aucune légitimité politique"

Enfin, Jérôme Vérité a indirectement répondu à Emmanuel Macron et au gouvernement, qui ont implicitement déclaré récemment que ce n’était pas la rue qui gouvernait en démocratie. "Les élections qui viennent d’avoir lieu ne sont pas très glorieuses pour La République En Marche. On pourrait parler de sa cote de popularité ou des sondages sur les ordonnances qui montrent l’opposition de la majorité des Français. On dénonce ce passage en force alors qu’il n’a aucune légitimité politique pour le faire", dit-il.

Réécoutez en podcast l’interview de Jérôme Vérité dans le Grand Matin Sud Radio

 

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