Pour renforcer sa lutte contre la pandémie, l’Allemagne a décidé, de fermer les commerces non-essentiels. "On vient de les fermer pendant quatre semaines", souligne Jordan Bardella. "J’aimerais d’ailleurs qu’on nous dise quelles sont les preuves scientifiques, sur lesquelles s’est basé le gouvernement pour fermer durant quatre semaines nos petits commerces", interpelle-t-il, estimant "qu’il n’y a pas plus de risques d’attraper le Covid en allant faire vos courses" dans les petits commerces qu’aller "par dizaines à la caisse du supermarché". "On a un peu de mal à voir la trajectoire, la cohérence" du gouvernement, regrette le vice-président du RN.
Faire preuve de plus de "cohérence"
"Tous les pays sont touchés par le coronavirus", rappelle le député européen. Et si on nous dit que c’est la France qui a le mieux géré la situation, "c’est faux", répond Jordan Bardella. En Allemagne, notamment, le nombre de morts par rapport à la population est largement inférieur qu’en France. "En proportion d’habitants, il y a eu trois fois moins de morts", souligne-t-il.
Pour le député européen, il faudrait faire preuve de plus de "cohérence". "Si nous avions été aux responsabilités, nous aurions procédé à la réouverture des théâtres et des cinémas", qui restent fermés, assure le représentant du parti de Marine Le Pen. "Il n’y a pas plus de risques en étant un siège sur deux dans les cinémas qu’en allant par dizaines, par centaines, dans les galeries commerciales", répète l'eurodéputé.
Selon Jordan Bardella, le gouvernement doit cesser "cette torture chinoise qui consiste à annoncer des jauges arbitraires". "On a fixé une jauge, un objectif de 5.000 contaminations au 15 décembre, et cela était totalement arbitraire", regrette-t-il. Cette jauge n’ayant pas été atteinte, les cinémas, théâtres et autres lieux culturels sont maintenus fermés par le gouvernement.
"On ne va pas vivre comme ça pendant des mois et des mois"
Le porte-parole du Rassemblement national rappelle que la pandémie a fait d’importants "dégâts psychologiques". Selon lui, il ne faut pas continuer "à rester chez soi, avec des Français qui sont assignés à résidence. On ne va pas vivre comme ça pendant des mois et des mois". Le député européen demande à ce que l'on puisse rouvrir les secteurs dans lesquels "le virus ne s’y diffuse pas", comme les cinémas et les théâtres.
Jordan Bardella appelle également le gouvernement à permettre aux Français de se faire tester : "le gouvernement autrichien a organisé une grande campagne de tests avant Noël", alors qu’en France le gouvernement est "extrêmement réticent aux campagnes de tests massives", dénonce-t-il. Les tests antigéniques ne sont d’ailleurs pas une "solution" du fait de leur "fiabilité assez relative" et leurs "30% de faux négatifs".
Des restrictions de déplacement "dans nos départements et pas à nos frontières"
La Corse a annoncé qu’elle n’accepterait pas de touristes sans tests antigéniques ou PCR négatifs, mais seulement sur la base d’une attestation de bonne foi et non sur la base du test en lui-même. "Nous avions réclamé, il y a quelques mois, que des contrôles aux frontières soient mis en place. Tout le monde nous a ri au nez", se rappelle Jordan Bardella. Or, de tels contrôles permettent "de réduire significativement la progression d’une épidémie.", estime le député européen pour qui "c’est vrai face au danger sanitaire, c’est notamment vrai sur un certain nombre d’autres sujets, notamment sur la sécurité".
De fait, il insiste sur le fait qu’on "ne peut pas imposer des restrictions de déplacement à nos compatriotes dans nos départements et ne pas en imposer à la frontière". Si représentant du RN recommande aux Français "d'être raisonnables", mais comprend qu'ils souhaitent se retrouver en famille pour fêter Noël. "Mais il faut aussi arrêter des les infantiliser", note-t-il. "Je trouve ça hallucinant", s'exclame Jordan Bardella sur la volonté du gouvernement de contrôler aux frontières les Français qui sont allés skier à l'étranger. "Et ce alors qu’il n’y a pas de contrôles en matière sécuritaire et jamais de contrôles en matière migratoire", souligne le député européen.
"On a besoin de redonner le pouvoir au peuple"
Emmanuel Macron hésite à changer les règles des élections et, notamment, à intégrer une part de proportionnelle en 2022. Jordan Bardella rappelle que "ça fait des années que le Rassemblement National défend la proportionnelle". "Aujourd’hui le mode de scrutin, fait qu’un parti comme le nôtre, qui est arrivé en tête des dernières européennes, et a totalisé 11 millions de voix à la dernière présidentielle, n’est représenté que par six députés à l’Assemblée nationale", déplore l'élu d'Île-de-France.
Selon lui, la France "est une exception" au niveau européen concernant le mode de scrutin proportionnel "en vigueur dans tous les pays". La proportionnelle "ferait que si vous représentez 15% de voix, vous aurez 15% des députés et 15% du parlement", détaille le parlementaire européen pour qui "c’est le mode de scrutin le plus démocratique qui soit". "On a besoin aujourd’hui d’oxygéner la démocratie et redonner le pouvoir au peuple", estime Jordan Bardella, dont "la proportionnelle et le référendum d’initiative citoyenne seraient les moyens".
"Masquer leur incapacité à répondre à un certain nombre de problématiques"
Après l'annonce d'une nouvelle concertation au sujet de la sécurité, Jordan Bardella cite Georges Clémenceau qui disait que "quand on veut se débarrasser d'un problème, on créé une commission". Pour le député européen, la France a "quitté le principe de souveraineté pour se ranger derrière celui de la gouvernance". Il déplore que "les représentants censés mettre en place, diriger et conduire une politique ne retransmettent en réalité le pouvoir à ces commissions et reportent les problèmes".
Après le Segur de la santé, le Beauveau de la sécurité ou le conseil citoyen pour l'écologie, le porte-parole du RN estime que "c'est pour masquer leur incapacité à répondre à certain nombre de problématiques". Il rappelle que les députés européens proches de la majorité présidentielle "continuent à soutenir un certain nombre d'accords de libre-échange". Une contradiction pour Jordan Bardella, pour qui "on ne peut pas être pour l'écologie et accompagner ce grand déménagement du monde". "La première des écologies c'est le localisme", argumente-t-il.
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