Julien Aubert : "Si on décale les vacances en septembre, cela permettrait aux hôteliers de faire leur saison"
Le plan de sortie du confinement sera présenté mardi 28 avril à 15h devant les députés. Les vacances d'été seront peut-être notamment évoquées. Julien Aubert propose de reporter les vacances d'été de 15 jours, jusqu'au 20 septembre. "L'État d'urgence sanitaire pourrait durer jusqu'au 24 juillet explique-t-il à Patrick Roger. L'industrie touristique saisonnière vit entre mai et septembre, si elle n'a pas son mois de juillet, c'est terminé ! Si on décale les vacances en septembre, cela permettrait aux hôteliers de faire leur saison. Ce qui impliquerait de décaler la rentrée scolaire, le premier trimestre serait un peu plus court".
Beaucoup de personnes sont au chômage et ne pourront pas partir souligne Patrick Roger. "Quand on pense congés, vacances, certains disent que c'est frivole : mais le tourisme, c'est 7% du PIB. Si demain on supprime les congés, dans mon département qui vit pour moitié du tourisme, des entreprises feront des milliers de chômeurs, elles ne survivront pas à un tel choc précise le député. Mais cette idée de décalage n'a malheureusement pas été prise en compte par le gouvernement regrette-t-il. La réponse sur cette mesure de Jean-Baptiste Lemoyne a été très sèche, c'est 'circulez y'a rien à voir' déplore-t-il. C'est d'ailleurs ce qui explique un peu ma stupéfaction et ma colère par rapport au vote d'aujourd'hui" ajoute-t-il.
"Je voterai contre le plan de déconfinement, je ne peux pas accepter cette méthode"
Concernant le prochain vote du plan de déconfinement, "non seulement nos propositions ont à chaque fois été balayées, mais on va nous proposer un vote sur un texte qu'on ne connaît pas, et où nous n'aurons aucun débat, aucune possibilité d'amendement dénonce Julien Aubert. Le groupe Les Républicains hésite entre l'abstention et le vote contre, moi je voterai contre : je ne peux pas accepter cette méthode consistant à considérer que le parlement est une étape un peu facultative sur quelque chose qui a quand même privé 65 millions de Français de leur liberté, et qui d'ailleurs dans le déconfinement prévoit d'en rajouter une couche avec la question du traçage" estime-t-il.
Edouard Philippe n'était pas obligé de venir à l'Assemblée Nationale, il aurait pu annoncer le plan en urgence lors d'une conférence de presse souligne Patrick Roger. "Quand vous privez 65 millions de Français de leur liberté, que vous leur demandez de sortir avec un laissez-passer, un vote du parlement aurait été intéressant pour demander la prolongation. C'est un sujet qui touche à la santé des Français, aux écoles, aux libertés, le parlement doit être associé insiste-t-il. Le refus du délai de 24h pour étudier le plan avant de voter ne s'explique pas ajoute le député. Si nous avions le délai, je pourrais me prononcer sur le fond du plan de déconfinement".
"Il y a des départements où rouvrir les écoles le 11 mai est une folie sanitaire"
L'école devrait reprendre progressivement à partir du 11 mai. "Il y a des départements où rouvrir les écoles le 11 mai est une folie sanitaire estime Julien Aubert et où ça tournera à la garderie. Beaucoup de parents ne voudront pas remettre leurs enfants à l'école, moi je ne remettrai pas mon enfant à la crèche le 11 mai confie-t-il, je n'ai pas envie qu'il me ramène le coronavirus !" Une étude précise que les enfants de moins de 10 ans ne sont a priori pas contagieux. "L'État n'a pas à décider de la manière dont on élève nos enfants ! estime le député. Lorsqu'il n'y a pas de problème sanitaire dans un département, je pense qu'on peut rouvrir les écoles".
Concernant la reprise économique, "il faut absolument redémarrer le plus possible, le plus rapidement possible, en commençant par les commerces non-essentiels dans les communes où il n'y a pas eu de cas constatés soutient-il. Dans un deuxième temps, pour les restaurants, les maires devront décider en fonction des mesures sanitaires qui ont été prises. Selon lui, un restaurant qui a une terrasse n'est pas plus contaminant qu'un bureau où l'on est concentré".
"Je refuse que les GAFA gèrent mes données médicales !"
Concernant le traçage numérique pour suivre la contamination par smartphones, "ce sont des données médicales, qui doivent être gérées par l'assurance maladie et non par l'État soutient Julien Aubert. Ce que j'ai compris, c'est que les données médicales seront dans des serveurs, qui seront la propriété de Dassault Systèmes. Je ne vois pas pourquoi une entreprise privée même française, même noble, entreposerait mes données médicales. Pour lui, ce système est très dangereux, ça peut être facilement cracké, et je refuse que les GAFA gèrent mes données médicales ! Je ne pense pas que ce soit à l'État de faire le système centralisé, mais à l'Assurance maladie" ajoute-t-il.
Cliquez ici pour écouter "L’invité politique" avec Patrick Roger
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !