Julien Bayou : "le confinement strict est nécessaire"
La France change de visage mardi 17 mars à midi, après les annonces d'Emmanuel Macron. "Je n'ai pas tout compris à la prise de parole présidentielle confie Julien Bayou au micro de Patrick Roger, mais nous, chefs de partis, avions eu une visioconférence à 15 heures avec le comité scientifique, qui a donné un avis très inquiétant et évoquait un confinement strict à l'italienne qui semblait nécessaire. Évidemment le confinement semble la bonne option" estime le Secrétaire national d'Europe Écologie Les Verts.
"Quand Emmanuel Macron n'évoque pas le mot confinement, il y a un flottement, que le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a pu clarifier affirme Julien Bayou. Il faut limiter les contacts : le virus n'est pas dangereux individuellement si vous pouvez être pris en charge ; le problème c'est la prise en charge explique-t-il. Si nous sommes des centaines de milliers à avoir besoin de cette prise en charge, il est mathématiquement impossible de faire face. Il faut donc limiter et étaler cette prise en charge, le confinement strict est nécessaire".
"Nous avons évidemment adopté les consignes chez Europe Écologie Les Verts et pratiquons le télétravail souligne Julien Bayou, nous arrêtons les réunions physiques. Les campagnes municipales et meetings avaient été stoppés la semaine dernière, avec le respect des gestes barrières".
"On a besoin d'un contrôle démocratique de l'application de ces mesures sanitaires"
Lors de son allocution, le président de la République a utilisé une rhétorique guerrière : il a utilisé 6 fois le mot guerre. "Le mot 'guerre' était un peu déplacé estime-t-il. Il voulait marquer les esprits, mais il fallait concrètement utiliser le mot confinement, qui est nécessaire. Cependant, je ne remets évidemment absolument pas en cause ces mesures, mais on bascule dans un jour nouveau : des libertés individuelles et collectives sont réduites drastiquement. Il faut un encadrement démocratique affirme Julien Bayou, ce n'est pas bon de pouvoir à 20h, énoncer des règles qui changent pour le lendemain. On a besoin d'un contrôle démocratique par un comité du parlement pour surveiller ces mesures."
"Il faut publier les recommandations scientifiques faites au gouvernement, que le Parlement reprenne ses travaux et crée un groupe de suivi ajoute-t-il. Quand on dit 15 jours, ça risque d'être plus longtemps. Il ne faut pas créer de précédent où les ministres érigent des arrêtés qui réduisent la capacité d'aller voir vos proches. Nous avons été consultés sur le report des élections, tous les chefs de parti étaient d'accord. Il y a eu concorde nationale. Maintenant, il faut une concorde pour gérer cette crise de manière démocratique, avec un contrôle démocratique de l'application de ces mesures sanitaires. Il faut un regard démocratique sur les 100.000 gendarmes et militaires qui seront dans les rues" insiste-t-il.
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