Le ministre de la ville et du logement était l'invité de Patrick Roger sur Sud Radio, quelques jours après le drame de la rue de Trévise à Paris. Le ministre a affirmé qu'il était très actif sur le dossier, aux côtés des mairies de Paris et du 9e arrondissement, qui font "de l'excellent travail".
Sachant qu'un millier de personnes ont été impactées par le drame (logement insalubre, sans eau, sans électricité, fenêtres cassées), la priorité est de les reloger : "pour le relogement, des fonds sont débloqués par mon ministère. Quel que soit le montant, les collectivités financeront ce relogement. Mais il faut aussi que les fonds des assureurs soient mobilisés".
Le ministre a ensuite tenu à saluer le travail entamé hier par le chef de l'État, à l'occasion du premier round du Grand Débat. "C’est un événement totalement inédit. Jamais un tel exercice n’a eu lieu sous la Ve République. C’est un moment citoyen avec 600 maires qui représentent les citoyens de leur territoire, sachant que depuis quelques semaines, quelques mois, c’était la République qui était mise à mal".
Julien Denormandie : "La République était mise à mal"
"On avait un grand moment de démocratie hier. Cette posture d'écoute, moi qui le connaît depuis longtemps, c’est ce qui le caractérise [le chef de l'État, NDLR]. On a eu un vrai débat, six heures cinquante de débats, sans tabou. Et j'ai vu un président très précis."
Concernant l'ISF, et son éventuel rétablissement évoqué hier par un maire, Julien Denormandie a répété ce qu'une partie des membres de l'exécutif assène depuis quelques jours en réaction à certaines voix dissonantes..
Le chef de l'État a "été très précis. On met en place les mesures et on les évalue. La loi qui a transformé l'ISF en IFI le précise d'ailleurs ! Elle dit que la réforme devra être évaluée au bout de deux ans. En fonction de l évaluation, on corrigera ou non".
Le chef de l'État est également revenu hier sur la question des 80 km/h sur les routes. Julien Denormandie abonde dans son sens : "sur les 80 kilomètres heure, peut-être y-a-t-il des solutions locales à mettre en œuvre pour adapter, pour ajuster !"
Mais il a surtout insisté, à nouveau, sur l'importance du Grand Débat.
"J'invite tous nos concitoyens à participer à ce grand débat. Ce débat doit être un débat utile. Le président a lancé ce débat avec 600 maires, mais ce débat vise aussi à être organisé avec des citoyens. Je rappelle d'ailleurs que chacun peut organiser des débats localement."
Grand Débat : "On ne reviendra pas sur les avancées sociales"
"Des ministres, comme moi, nous allons aller partout sur le terrain. Moi, j irai dans des quartiers, j'ai déjà commencé samedi dernier. Il y a énormément de choses sur lesquelles il faut que l’on avance dans les quartiers, afin de construire des solutions nouvelles.
Aucun sujet n’est tabou dans le grand débat, mais ce n’est pas un grand défouloir. On ne reviendra pas sur les avancées sociales, les acquis républicains comme le mariage pour tous. Mais chacun dit ce qu’il a envie de dire".
Julien Denormandie est également revenu sur le mouvement des Gilets Jaunes, sachant que les sondages les créditent de 8% d'intentions de vote aux prochaines européennes. "Les tentatives de récupération du mouvement des Gilets Jaunes par au moins deux leaders politiques se sont avérées inefficaces. Le mouvement contestataire des Gilets Jaunes nous incite à continuer à réformer le pays."
"Il faut vraiment avoir en tête que notre démocratie ne donnait la parole aux citoyens d'élection en élection. Le grand débat est une occasion exceptionnelle de redonner la parole aux Français."
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