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Julien Dive sur le congrès des LR : "l’enjeu pour la droite aujourd’hui c’est éviter l’affrontement"

Julien Dive, député LR de l'Aisne, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 28 septembre 2021 sur Sud Radio.

Julien Dive interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 28 septembre 2021 à 8h15.

Julien Dive : le congrès LR ne doit pas "retomber dans le travers d'une primaire"

Le parti Les Républicains a annoncé qu’il n’y aura finalement pas de primaire mais un Congrès, le 4 décembre 2021, pour désigner le candidat à la présidentielle 2021. La participation de Xavier Bertrand reste toutefois en suspens. Son porte-parole, Julien Dive, explique que les militants "ont dit ce week-end : ‘la primaire c’est niet’". "Les militants ont rejeté la primaire pour plusieurs raisons. La première c’est ‘on en a marre que vous vous mettiez sur la poire à quelques mois des présidentielles, et on en a marre des divisions.’"

Afin que le Congrès ne devienne pas une guerre "de la petite phrase", Julien Dive explique que "la question aujourd’hui, c’est la modalité de ce Congrès", son organisation "et éviter l'affrontement". "Il est là, l’enjeu pour la droite aujourd’hui : c’est éviter l’affrontement pour retomber dans nos travers, et faire corps tous ensemble, rassembler quelque part les uns les autres", précise le député LR de l’Aisne. Xavier Bertrand "va s’exprimer", annonce Julien Dive, et il va contacter Christian Jacob "pour demander le soutien de sa famille politique", probablement par courrier. L’important, souligne le député, c’est de ne pas "retomber dans le travers d’une primaire, qu’elle soit ouverte ou fermée".

 

Il ne faut pas qu'on "ne retienne que les petites phrases"

Le Congrès des LR pourrait en réalité se transformer en primaire fermée. "Tout l’enjeu, c’est de l’éviter", réaffirme le secrétaire adjoint des Républicains. Cela conduirait à un déchirement entre les candidats et, surtout, à ce qu’on "ne retienne que les petites phrases" ce qui profiterait "à ceux qui sont en dehors de ce processus", soit l’extrême droite ou encore la gauche.

Le Congrès c’est donc "tendre la main, discuter avec ceux qui sont concourants pour représenter la droite" mais aussi "avec ceux qui sont en-dehors". Notamment Bruno Retailleau, François Baroin ou encore Laurent Wauquiez qui, s’ils ne sont pas candidats, "sont importants dans notre famille politique" explique Julien Dive. "Il est essentiel de discuter avec eux" et même "de les engager", insiste le député.

Julien Dive : "En deux mois, il va se passer tellement de choses"

Ce qui compte, c’est "l’incarnation" du projet des Républicains, estime Julien Dive. "Et cette incarnation, il y en a qui la portent plus que d’autres, les sondages sont assez éloquents", précise le porte-parole de Xavier Bertrand. Pour lui, la logique est "la même" que celle des élections précédentes, notamment lors de la désignation de Chirac ou encore Sarkozy. Mais, bien évidemment, chaque concourant va pouvoir "faire valoir sa candidature".

"En deux mois, il va se passer tellement de choses, vous le savez bien, une présidentielle ça virevolte d’une semaine à l’autre." Julien Dive explique donc que "pendant ces deux mois, on a la capacité à rassembler et réunir". "Peut-être qu’à la fin il n’y aura plus qu’un nom", espère-t-il.

 

Le candidat LR doit être "le meilleur opposant à Emmanuel Macron"

Concernant le critère fondamental pour le choix du candidat pour les LR, Julien Dive est clair : ce doit être "le meilleur opposant à Emmanuel Macron". Pour l’identifier, "il y a les sondages, d’une part" mais aussi "les capacités à se qualifier au second tour". Et notamment, Xavier Bertrand "était à trois points de Marine Le Pen", lors d’un récent sondage, "c’est-à-dire à deux doigts de se qualifier au second tour lors de ce scrutin". "Il est mieux placé pour cette raison-là", souligne son porte-parole qui précise toutefois qu’il y a "aussi les soutiens", à savoir les parlementaires et les élus locaux.

Si dans les coulisses du parti, la bataille est déjà engagée, c'est bien le vote des militants qui permettra de départager les candidats. Accusé d'avoir quitté la "famille LR" en 2017, Julien Dive rappelle que Xavier Bertrand avait surtout "quitté la direction et la position de la direction à un moment précis, suite à un désaccord de fond avec la direction". Le député rappelle que "la direction a changé depuis" et que son candidat "n'a jamais craché sur les militants, ni rallier personne d'autre".

 

"Les propos d'Eric Zemmour le met aux bans des Républicains"

Une clause a été instaurée dans l'organisation de ce congrès, empêchant notamment Eric Zemmour ou Edouard Philippe de pouvoir s'y présenter. "C'est niet, ni l'un ni l'autre ne sont dans la famille des Républicains", appuie Julien Dive qui rappelle qu'Edouard Philippe était chef du gouvernement d'Emmanuel Macron. "C'est un macroniste, point barre", estime-t-il. Du côté d'Eric Zemmour, "ses propos le met aux bans des Républicains", ajoute le député.

Et si les thèmes du polémiste sont parfois repris par des candidats républicains, dont Xavier Bertrand, son porte-parole souligne que "ce ne sont pas que les thèmes ou que les propositions, mais il a une position révisionniste qui me gène profondément". "Comment voulez-vous travailler avec quelqu'un qui, hier matin, nous a traité de chochotte ?", interroge Julien Dive pour qui l'écrivain "crache sur les militants, les élus". "Cette digue doit tenir", encourage-t-il.

L'hypothèse où Eric Zemmour passerait devant Xavier Bertrand est jugée peu crédible par le député. "Il ne passera pas devant Xavier Bertrand", assure Julien Dive qui rappelle que selon un sondage "Xavier Bertrand bat Emmanuel Macron en one shot avec 53-47%". "Sur la durée, Bertrand est devant Pécresse et Barnier, c'est la durée qui compte", ajoute-t-il.

 

Eric Zemmour et Marine Le Pen, c'est "bonnet blanc et blanc bonnet"

Si personnellement, Marine Le Pen n'est pas l'ennemie numéro 1 de Julien Dive, elle le devient pour "ce qu'elle représente et ce qu'elle porte comme idée". "On est sur l'outrance à chaque fois", estime le parlementaire qui qualifie Marine Le Pen et Eric Zemmour de "bonnet blanc et blanc bonnet". "C'est plutôt Marine Le Pen qui a des cheveux blancs à se faire en voyant la candidature d'Eric Zemmour", lance-t-il.

Derrière chaque élection au sein des Républicains, l'ombre de Nicolas Sarkozy plane toujours. L'ancien président de la République "ne prendra pas position immédiatement", concède Julien Dive qui voit en lui "une valeur refuge pour la droite". "Je le verrai jamais aller soutenir Emmanuel Macron", assure-t-il. "Il s'exprimera le moment venu pour donner un coup d'accélérateur à la droite", annonce le député qui rappelle qu'à la fin, "il n'en restera qu'un".

 

 

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