Les "Fake news" prolifèrent et sont de plus en plus redoutées, au point que le gouvernement va très prochainement légiférer sur le sujet. François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l'Iris (Institut de relations internationales et stratégiques), en a fait l'objet de son dernier ouvrage qu'il est venu nous présenter ce jeudi sur Sud Radio.
"Des tas de mots anglais sont arrivés pour exprimer une peur d'une déstabilisation par l'information"
Invité de Patrick Roger dans le Grand Matin Sud Radio, il ainsi expliqué les motivations qui l'ont poussé à se lancer dans l'écriture de ce livre, qui se veut pédagogique, selon lui. "Le terme de 'fake news' est apparu en 2016, il a été lancé par un think tank proche de Georges Soros et il a pris des proportions énormes. Il y a des tas de mots qui nous sont venus comme ça d'outre-Atlantique, 'fact checking' par exemple, et qui sont tous arrivés en patrouille serrée en quelques mois pour exprimer une peur d'une déstabilisation par l'information et par les réseaux sociaux", a-t-il expliqué dans un premier temps.
"Des choses comme des photos, dont on peut prouver qu'elles ont été truquées, ou des propos qui n'ont pas été tenus par la personne, il y en a des milliers. Mais quand j'étais jeune, au bistrot du coin, on vous en racontait des tas. Il y a toujours eu des rumeurs, il y a toujours eu de la désinformation d'État en passant par les 'Mass medias', mais ce qui est nouveau, c'est que chacun peut être producteur et propagateur de fausses informations ou d'informations douteuses, et exprimer un point de vue radicalement différent de celui des médias de masse", a-t-il ensuite poursuivi.
Mais quid de ces propagateurs, qui sont-il ? Quels sont leurs intérêts ? "On a un peu tendance, en ce moment, à tomber dans une théorie du complot inversé, si j'ose dire, en disant qu'il y aurait des opérations menées depuis Moscou", a-t-il répondu tout en précisant toutefois qu'il y a bien, "à Saint-Pétersbourg, un immeuble où des gens interviennent sur les réseaux sociaux et sont payés pour ça". "Au moment des discussions sur les Jeux olympiques de Paris, il y avait par exemple des milliers de trolls, engagés au Pakistan et au Sri Lanka, qui intervenaient contre Paris, sur les réseaux sociaux", a-t-il poursuivi, avant de conclure en rappelant que ces fameux "trolls" "sont payés toute la journée pour intervenir sur les réseaux sociaux, soit pour pourrir les discussions, soit pour répandre certaines opinions, généralement hostiles à quelqu'un".
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