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"La droite s'est tuée toute seule", selon Henri Guaino

Par La Rédaction

Henri Guaino, essayiste, ancien député et ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, était l'invité du “petit déjeuner politique” sur Sud Radio.

Henri Guaino retraites
Henri Guaino, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio, le 3 avril, dans “L’invité politique”.

Les députés ont officiellement fait leur rentrée, les différents groupes se partageant les commissions et les vice-présidences, sans majorité pour le président de la République. À droite, quel rôle joueront Les Républicains durant ce mandat ? Henri Guaino a répondu aux questions de Patrick Roger.

"Le marchandage permanent, ce n'est pas le summum de la démocratie"

Marine Le Pen et les députés du Rassemblement national tirent à boulet rouge sur Les Républicains, depuis ce jeudi 30 juin. Selon eux, ils seraient responsables d'avoir laissé le poste de président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale à Eric Coquerel (LFI) en maintenant leur candidat. "Ce n'est pas exact", répond Henri Guaino. Avec 21 voix pour le candidat issu de la NUPES, contre 11 pour Jean-Philippe Tanguy (RN) et 8 pour LR, "si tous les députés LR avaient voté pour le candidat RN, ça n'aurait pas suffi", souligne l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.

L'ancien député craint de voir l'Assemblée nationale "tourner au ridicule" à cause des tensions "entre les partis extrêmes et les partis plus modérés". "Si à l'Assemblée nationale, c'est la guerre permanente, le spectacle sera lamentable", prévient-il tout en ne voulant pas voir "les députés RN ou LFI être tenu à l'écart de tout". Sans majorité absolue pour le gouvernement, la nouvelle configuration de l'Assemblée nationale devrait laisser place à de multiples négociations pour adopter chacune des nouvelles lois. "Le marchandage permanent, ce n'est pas le summum de la démocratie", regrette Henri Guaino qui voit le retour "aux républiques du passée". "Ça ne fait pas une politique cohérente, tantôt on va chercher des voix au RN, à la NUPES et chez quelques centristes", note l'ancien député.

 

La droite a besoin "d'une incarnation et des idées"

Dans cette nouvelle Assemblée, le groupe Les Républicains a perdu son rôle de principal opposant à Emmanuel Macron. Les lignes divergent au sein du parti sur l'attitude à adopter face à la majorité présidentielle. "Tout le monde va être amené à faire des compromis", explique Henri Guaino. La droite parlementaire doit alors faire le choix entre l'opposition ou une coalition gouvernementale. "Ils prendront la responsabilité de la politique du gouvernement, et devront l'assumer à leurs électeurs qui, pour certains, les ont élus après une campagne contre le président de la République", avertit l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. LR devrait donc "négocier un projet plus proche d'eux que de Macron", même si cette formule a été exclue par le patron du parti, Christian Jacob.

Les discussions seront alors menées projets par projets. "Le groupe LR prendra ses responsabilités", préconise l'essayiste qui s'attend à "moins de respect" des disciplines de groupe dans les votes. Malgré sa soixantaine de députés, Les Républicains restent affaiblis par le résultat à l'élection présidentielle. L'ancien patron, Nicolas Sarkozy, n'avait d'ailleurs pas soutenu la candidate Valérie Pécresse. "Ce n'est pas par manque de soutien de Nicolas Sarkozy, qu'elle a fait moins de 5%", précise l'ancien député qui souligne que "ce n'est pas la première défaite depuis 2017""La droite s'est tuée toute seule", déplore Henri Guaino pour qui cette famille politique doit retrouver "une incarnation et des idées, une vision de la France, du monde, de l'avenir".

 

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger et Cécile de Ménibus.

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