Entrée en vigueur depuis un mois, la loi Alimentation est censée mieux rémunérer les agriculteurs. Les seuils de revente à perte des distributeurs ont notamment été relevés : les produits d'appel doivent être vendus 10% au-dessus de leur prix d'achat, et les promotions sont désormais encadrées.
Un an pour en mesurer les effets
Mais dans les allées du Salon international de l’agriculture, qui se déroule en ce moment à Paris, les éleveurs restent sceptiques... Laurent, éleveur de brebis dans l’Aveyron, n’attend pas beaucoup des effets de cette loi : "on n’en a pas encore vu les effets. Aujourd’hui, le litre de lait est à 92 centimes d’euro. Idéalement, il faudrait que l’on se rapproche le plus possible d’au moins un euro. Il faudrait laisser passer une année pour voir les effets".
De son côté, Thierry, éleveur de vaches gasconnes, ne vend plus qu’en circuit court, dégoûté par la grande distribution : "Nous espérons que cette loi portera ses fruits, mais je crains que ses effets soient nettement modérés."
De meilleures conditions de négociation
Pour Patrick Soury, éleveur de brebis en Charente et secrétaire général de la filière nationale ovine, il faudra du temps : "on ne va pas avoir une révolution. Il y a des effets positifs déjà actés, l’encadrement des promotions et des prix abusivement bas. Tout cela génère des conditions de négociation plus favorables aux producteurs". Les premiers effets pourraient apparaître dès la fin de la semaine, avec la fin des négociations annuelles sur les prix entre les fournisseur et les distributeurs.