Henri Guaino a-t-il fourni des notes et des éléments de langage à Marine Le Pen pour le débat d’entre-deux tours de la dernière présidentielle ? C’est en tout cas ce qu’affirme le Huffington Post ce vendredi, qui assure que l’ancien député Les Républicains aurait envoyé par mail à son collègue (apparenté FN) Gilbert Collard un texte le 3 mai dernier. Aujourd’hui retiré de la politique et éditorialiste pour Sud Radio, Henri Guaino apporte sa version des faits.
"C’était un projet de lettre ouverte que j’avais commencé à ébaucher au retour d’Emmanuel Macron de son voyage en Algérie. J’ai fini par y renoncer parce que j’avais déjà répondu à ces questions sur tous les plateaux de télévision pendant des semaines et je n’en voyais plus l’utilité. Il est en plus toujours difficile de faire paraître une tribune pendant une campagne présidentielle quand vous n’êtes pas l’un des trois ou quatre grands candidats. (…) J’y ai donc renoncé, et ce texte s’est retrouvé je ne sais comment entre les mains d’un journaliste, qui explique assez curieusement que je l’aurais envoyé le 3 mai, le jour-même du débat. Moi qui ai toujours détesté les éléments de langage et qui ait toujours écrit avec des gens avec lesquels je partageais des causes qui me paraissaient justes : Philippe Séguin, Charles Pasqua, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy…", explique-t-il.
Surtout, l’ancienne plume de Nicolas Sarkozy revendique fermement sa liberté d’expression et de conscience. "Je discute avec tout le monde. J’ai été un jour invité à un congrès du Parti Communiste, suis-je devenu communiste pour autant ? J’ai le droit de parler avec tout le monde. J’ai le droit aussi, et c’est ce que j’ai fait, de refuser des circonscriptions pour le Front national. Je n’ai pas fait le choix qu’a fait par exemple Nicolas Dupont-Aignan. Je me suis toujours opposé à toute alliance avec le Front national, mais je me suis toujours aussi opposé au Front républicain qui me paraît être une absurdité. Que cela plaise ou pas m’est complètement égal. Je revendique le droit d’être libre et je trouve grotesque l’idée que je pourrais devenir le nègre de qui que ce soit", assure-t-il.
#FN ➽ "Je revendique le droit d’être libre". Soupçonné d'avoir fourni des éléments de langage à @MLP_officiel via @GilbertCollard, @Guaino_Henri s'explique au micro de Sud Radio ➔ https://t.co/AozWxrBRsH pic.twitter.com/BB0pqWTSZY
— Sud Radio (@sudradio) 17 novembre 2017