Aujourd'hui, la question de la lutte contre le chômage est sur toutes les lèvres :"Le point de vue des Français sur la politique est essentiellement déterminé par 20 ans d'impuissance à lutter contre le chômage. La question que se posent les Français, c'est à quoi servent les politiques s'ils ne peuvent pas résoudre la question du chômage et de la croissance ? ". Pour Laurence Rossignol, la secrétaire d'Etat chargée de la Famille, des personnes âgées, de l'autonomie et de l'enfance, remettre la France sur la voie de la prospérité et faire baisser le chômage "est un engagement de François Hollande, et c'est même le sens de son mandat. Ce dont nous avons besoin, c'est à la fois de mesures pour les entreprises mais aussi pour la formation. On a fait des erreurs à mon sens sur l'apprentissage, il vaut mieux les corriger que les perpétuer jusqu'à la fin du quinquennat."Pour développer les emplois dans son secteur, la secrétaire d'Etat évoque la loi d'adaptation de la société au vieillissement, promulguée fin décembre. "Cette loi crée des mesures supplémentaires pour les personnes âgées. En particulier des heures d'aide à domicile quotidiennes supplémentaires et une diminution de ce qui va rester à la charge de l'usager." Sur le plan de la petite enfance, elle-même et son équipe seraient en train de travailler sur un "plan métier", "de façon à ce que ces professions indispensables dans la prise en charge des jeunes enfants soient les formations les plus qualifiées et les plus adaptées aux besoins de l'enfant et aux besoins des parents."
"Xavier Bertrand est à la mesure de ce qu'attendent les habitants"
Le plan ambitieux de François Hollande de former 500 000 chômeurs envisage de donner le pilotage aux régions, dont sept sont tenues par des membres des Républicains. Pour Laurence Rossignol, la plupart ne seraient pas dans le bon esprit : "Tous se sont fait élire en disant qu'ils allaient faire de l'emploi et du développement économique une priorité. Et quand aujourd'hui le président de la République leur propose, avec le Premier ministre, non pas d'être les sous-traitants, mais de co-construire, d'élaborer ensemble les politiques de formation dans les régions, au plus près des habitants et des entreprises, ils diraient qu'ils ne veulent pas ? Si j'étais un électeur dans une région où le président ne veut pas s'engager avec le Gouvernement, j'aurais l'impression quelque part d'être flouée, et d'être surtout l'otage de petits calculs politiques de ces présidents de région."Laurence Rossignol affirme observer avec beaucoup d'attention ce que fait et dit Xavier Bertrand, nouveau président LR de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Elle confesse avoir voté pour lui et n'avoir "pas grand chose à lui reprocher". Elle s'explique : "Je préfère soutenir un président de région de droite qui est engagé pour ma région que de le combattre pour des raisons purement politiciennes. Si on pouvait cesser, dans les mois qui viennent, d'avoir une clé d'entrée idéologique et politicienne sur ces questions... J'ai vu des gens de l'opposition dire dans les couloirs : je suis plutôt d'accord avec cette mesure mais je ne vais pas vous faire le cadeau de la soutenir... Si on pouvait avoir plus de sens commun, ensemble et en faveur du pays, ce serait pas mal."
"Le candidat naturel, c'est François Hollande"
Sur l'éventualité de la tenue d'une primaire à gauche, qu'elle ne souhaite pas vraiment : "Le candidat naturel, c'est François Hollande". Selon elle, le débat révèle cependant "que la gauche non gouvernementale a compris que les premiers tours étaient déterminants." Malgré certaines de ses louanges à Xavier Bertrand, elle regrette profondément ne pas avoir eu "d'autres choix". "C'est très bien qu'on soit tous candidats, mais si à la fin on vote tous à droite pour voter contre le FN, ce n'est pas ça qui fait évoluer la gauche." Elle poursuit dans cette voie sur la question de la déchéance de nationalité. Elle "espère qu'il en sortira une solution à la fois conforme à la volonté du Président de la République de rassembler les Français dans la lutte contre le terrorisme et conforme à ce qu'est historiquement la sensibilité de la gauche sur ces questions. Tout le monde va être là pour tenter d'élaborer une proposition qui nous permette de renforcer l'autorité du président, de tenir ses engagements pris devant le Congrès, mais aussi à la fois tenter de ne pas heurter la gauche."Regardez l'interview de Laurence Rossignol, secrétaire d'Etat chargée de la Famille, des personnes âgées, de l'autonomie et de l'enfance, invitée de l'émission Territoires d'Infos sur Sud Radio et Public Sénat.