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Laurent Berger, sur les retraites, "la confiance ne se décrète pas"

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, était l'invité politique du grand matin Sud Radio le 5 septembre. Il vient de publier "Syndiquez vous !" aux éditions du Cherche Midi avec Claude Sérillon.

Laurent Berger : "Le gouvernement fait une erreur. Le sujet de la réforme des retraites, ça n'est pas les économies"

Dans son livre Syndiquez vous ! (écrit avec Claude Sérillon, éditions du Cherche Midi), Laurent Berger écrit : "Nous avons besoin des syndicats comme des associations, dans une société où le pouvoir s'use très vite".  La discussion reste-t-elle vraiment possible dans le débat sur les retraites ou tout est-il déjà tranché ?, s'interroge Patrick Roger.

"Objectivement, ce n'est pas tranché, loin de là !"

"Il y a des sujets sur lesquels ça n'a pas avancé encore : la question de la pénibilité, la retraite progressive, le minimum de pension pour les retraités ayant de faibles pensions".

Recul de l'âge du taux plein, ou allongement de la durée de cotisation ? Dans les deux cas, il y a une erreur d'approche selon Laurent Berger :

"Le gouvernement fait une erreur quand il commence à parler de cette réforme des retraites parce qu'il donne le sentiment que le sujet est la situation financière de la retraite par répartition. Cela a été le sujet de précédentes réformes en 93, en 2003, en 2008, en 2010, en 2013..."

"Aujourd'hui le système des retraites est quasiment à l'équilibre. Ce qui est sur la table, c'est la construction d'un système de retraites plus juste."

"Pour que les femmes ne soient pas pénalisées, ni ceux qui ont eu des carrières hachées, ni ceux qui ont travaillé dans le public et dans le privé, etc... Je crois qu'il ne faut pas courir deux lièvres à la fois. Il faut améliorer la qualité de ce système de retraites par répartition, sa justice... La question des économies, c'est autre chose".

Le patron de la CFDT ne se pose pas, en revanche, comme ardent défenseur du système de pensions en fonction des 25 meilleures années.

"Les 25 meilleures années, c'est intéressant pour ceux qui ont des carrières ascendantes. Pas pour ceux qui ont des carrières plates : ceux-là ont plus intérêt à ce que soient prises en compte leurs primes ou la pénibilité."

"La confiance ne se décrète pas"

"C'est tellement complexe de faire évoluer le système par répartition". Pour le patron de la CFDT, il y a des marges de négociation mais aussi des lignes rouges. "La CFDT fait des propositions : sur la pénibilité, les retraites progressives, les minimums de pensions, la situation des enseignants et hospitaliers, la transition des gens qui sont sous régimes spéciaux aujourd'hui...

"La confiance ne se décrète pas. Le rapport de M. Delevoye a des points positifs, des points aveugles et des points de désaccords comme l'histoire de l'âge pivot."

"Tout le monde a compris qu'il faudrait aller à 64 ans pour avoir une retraite pleine et entière, alors que certains ont déjà cotisé à 62 ans et ont totalement de quoi partir à la retraite".

Quid, de ceux qui ont commencé à travailler tard, et qui devraient travailler bien au delà de 65 ans en cas de mise en place d'un système basé sur la durée de cotisation? "On peut avoir un système de compensation pour les carrières tardives".

Cliquez ici pour écouter "L’invité politique" avec Patrick Roger

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