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Laurent Hénart : "Emmanuel Macron doit passer un message clair sur le confinement"

Par La Rédaction

Laurent Hénart, maire de Nancy et président du Mouvement Radical était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le jeudi 9 avril sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Laurent Hénart interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le jeudi 9 avril à 7h40.

Si les mesures de confinement devaient être prolongées au-delà du 15 avril, le maire de Nancy estime qu'il "n'est complet nulle part". "On a tous pris des mesures, à Nancy on a eu un arrêté à l'échelle de la métropole pour faire un couvre-feu de 22h à 5h et interdire les regroupements de plus de deux adultes en journée", rappelle-t-il. "On se bat pour faire respecter le confinement, mais n'étant pas total, le virus continue à circuler", se résigne Laurent Hénart.

Et la ville de Nancy a la particularité d'être voisine du plus grand foyer de contamination à Mulhouse (Alsace). "Les choses ont toujours été très intenses en Alsace, elles le sont devenues en Lorraine", confie le maire de la capitale lorraine. "On a une baisse du nombre de nouveaux malades, mais il y a toujours un flux de nouveaux malades", témoigne-t-il en rappelant que les patients en réanimation respiratoire "restent en moyenne trois semaines". 

Le directeur de l'ARS Grand Est limogé

Le directeur de l'Agence régionale de santé dans la région du Grand Est a été démis de ses fonctions par Olivier Véran pour avoir maintenu le plan de réduction des lits en cette période d'épidémie. Une sanction justifiée par Laurent Hénart : "Quand on dit qu'on est en guerre, on ne compte pas les munitions". Pour le maire de Nancy, "les déclarations du directeur de l'ARS Grand Est étaient contradictoires à la priorité donnée à l'épidémie nationalement et incohérentes avec les enseignements de l'épidémie". Le président du Mouvement radical prévoit que "l'hôpital demain, une fois qu'on sera sortie de l'épidémie, sera différent de ce qu'on a connu avant".

Pour Laurent Hénart, le directeur de l'ARS Grand Est "aurait dû appliquer un principe de précaution qui était de se dire qu'on prendrait le temps de faire les enseignements de cette crise et comment on fait évoluer le système". Les consignes du ministre de la Santé étaient pourtant claires, selon le maire de Nancy, "elles disaient que tous les moyens devaient être utilisés pour combattre le virus". "Il aurait pu reprendre les positions de son ministre, c'est son rôle, il est comme un préfet, il est là pour mettre en œuvre les positions du gouvernement", rappelle-t-il. "Le fait qu'il ait été relevé de son poste clarifie la position du gouvernement", estime le président radical.

Une pression "levée" pour les soignants du Grand Est

Concernant les masques, le maire de Nancy annonce l'arrivée "des premières commandes de l'État", tout en se félicitant "d'avoir une commande de 5 millions de masques faite par la région Grand Est". Le premier lot de 2 millions est déjà arrivé, tandis que le reste de la commande "arrive en fin de semaine", affirme-t-il. "Pour les soignants dans le Grand Est nous avons réussi à lever la pression", se réjouit Laurent Hénart. Mais les recherches ne s'arrêtent pas pour autant. "Nous sommes désormais à la recherche de nouveaux respirateurs". "On évoque qu'il faut plus de lits en réanimation respiratoire, donc plus de matériel", explique le président du Mouvement radical. "Il faut expliquer à nos concitoyens pourquoi est-ce qu'il ne peut pas y avoir de masques chirurgicaux pour tout le monde, parce qu'il faut donner la priorité aux soignants", assure-t-il.

Dans les établissements spécialisés, Laurent Hénart appelle à imiter le modèle nancéiens. "Dans les EHPAD, on ne peut pas confiner des personnes âgées dans un même établissement sans savoir qui est positif ou non à la maladie", s'inquiète-t-il en recommandant "un dépistage systématique de toutes les structures d'hébergement collectif". Le CHU de Nancy participant au programme de recherche Discovery, pour tester les différents traitements, "utilise de la chloroquine", confirme son maire. "On l'utilise sous l'autorité des médecins qui choisissent le traitement des patients. Il ne faut surtout pas en prendre sans prescription de médecins !", rappelle Laurent Hénart.

"Le confinement durera plus de 15 jours supplémentaires"

Le président de la République s'exprimera lundi soir à la télévision. "Emmanuel Macron doit passer un message clair sur le confinement", espère le président du Mouvement radical. "On se confine tous les 15 jours, on a même parlé du déconfinement. Il faut regarder la durée en Chine, où en est l'Italie, l'Espagne et dire clairement à nos concitoyens qu'il durera plus de 15 jours supplémentaires", appelle-t-il en invitant les citoyens à être "patients et endurants". "Il faut également préparer les mesures de préventions sur la durée", prévoit-il, insistant sur les tests pour connaître les taux d'immunisation. "À Nancy, on s'aperçoit qu'on a 3-4% des personnes qui sont immunisées". "Même quand on va lever un peu le confinement, comme quasiment personne ne sera immunisé, il faudra appliquer de manière stricte tous les gestes barrières", anticipe-t-il.

Laurent Hénart s'attend à un confinement "jusqu'au mois de mai au moins", prenant exemple sur la Chine. "Ils ont fait plus de huit semaines de confinement, mais de manière très stricte, on ne sortait même pas faire des courses. Les gens étaient livrés à domicile avec un système de rationnement par quartier", raconte-t-il. "On a un confinement moins strict, le virus circule encore, je pense surtout qu'il faut réapprendre des gestes qui dureront au-delà du confinement", invite le maire de Nancy. Pour sortir de la crise, il estime que le "dépistage massif, est indispensable ! Les gens ne retourneront pas travailler s'ils ne sont pas dépistés et si leurs collègues n'ont pas été dépistés", prévoit le président du Mouvement radical.

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