C'est une proposition qui pourrait faire débat en pleine campagne du second tour de l'élection présidentielle.
Dans un projet d'avis publié ce mardi, le Conseil économique, social et environnemental (CESE), propose d'instaurer un "revenu minimum social garanti", qui serait versé dès l'âge de 18 ans à toutes les personnes précaires, sous condition de ressources.
Un changement radical de philosophie alors qu'aujourd'hui, de nombreuses prestations sociales sont liées aux ménages et non aux personnes. Ce revenu minimum pourrait atteindre 600 euros dès 2018.
Il pourrait toucher chaque personne en situation de "fragilité sociale et économique", dont les jeunes de 18 ans ou plus qui ne sont ni étudiants, ni en emploi, ni en formation et qui n'ont aucun soutien de leurs parents. Cette nouvelle prestation serait assortie d'une démarche d'insertion et se substituerait aux minima sociaux existants.
Le CESE a également indiqué qu'un versement automatisé pourrait être expérimenté, afin d'éviter le non-recours aux aides auxquelles les gens peuvent prétendre.
Le Conseil souligne que les montants actuels des minimas sociaux sont très inférieurs au seuil de pauvreté et ont des effets inégaux en fonction des situations et insuffisants pour empêcher la persistance d'un taux de pauvreté élevé.
Rapidement, cette proposition a soulevé la colère des syndicats CGT et Solidaires, pour qui "prétendre vouloir lutter contre la pauvreté tout en refusant d'analyser ce qui l'engendre est un non-sens. Il n'est pas pensable d'accepter une construction qui acte un sous-emploi structurel générateur de misère et d'insécurité sociale, dans une période où la précarité se renforce chaque jour."
Selon l'Insee, 8,8 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté de 1008 euros par mois en 2015, soit 14,3 % de la population.