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Le conseil d'agglomération du Val d'Yerres veut la démission de Dupont-Aignan

Par Jérémy Jeantet

François Durovray, président du Conseil départemental de l'Essonne et n°2 du conseil d'agglomération du Val d'Yerres Val de Seine explique au micro de Sud Radio pourquoi les maires de l'agglomération demandent la démission de Nicolas Dupont-Aignan de la présidence du conseil d'agglo, suite à sa prise de position en faveur de Marine Le Pen.

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Sud Radio : François Durovray, vous êtes président du conseil départemental de l’Essonne et n°2 du conseil d’agglomération du Val d’Yerres Val-de-Seine dont Nicolas Dupont-Aignan est le président. Avec d’autres élus, vous demandez ce matin la démission de Nicolas Dupont-Aignan ?

François Durovay : Oui, sa prise de position en faveur de Marine Le Pen pose deux problèmes. Le premier est politique. C’est, à face à ce ralliement, de dire clairement à nos électeurs que nous leur demandons de faire barrage au Front national, qui n’est pas une bonne solution. Le vrai enjeu, c’est de choisir une nouvelle majorité pour la France au mois de juin prochain.

Vous n’étiez pas averti de ce qu’il avait décidé ?

Nous l’avons découvert vendredi soir à la télévision, comme tous les Français. C’est un tel reniement de ses idées, des valeurs qu’il portait, de son indépendance qui faisait sa singularité dans le paysage politique. Il suffit de regarder ses lieutenants à Debout la France qui ont décidé de l’abandonner, je pense également à ces élus municipaux qui sont en très grande difficulté aujourd’hui. Chacun a découvert sa prise de position vendredi soir. Au-delà du problème politique, il y a un problème institutionnel. Nous sommes membres d’une même communauté d’agglomération, qui sont le fruit d’expressions politiques différentes, avec des élus de gauche et de droite. D’une manière unanime, les maires ont estimé que les valeurs défendues par Nicolas Dupont-Aignan sont désormais incompatibles avec la vie de cette agglomération.

Vous l’avez eu directement en ligne ?

Non. Nous nous sommes réunis. Nous avons convié tous les maires et nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait lui adresser un courrier, qui est parti hier (dimanche) soir. À partir du moment où tous les maires, les conseils municipaux, élus démocratiquement, lui demandent de remettre son mandat, il sera amené à le faire. C’est une question de respect de la démocratie.

Comment le vivent les habitants de Yerres et des communes environnantes ?

Très difficilement, parce que c’est un élu qui était apprécié, qui a fait beaucoup de choses. Ils sont sidérés, parce qu’ils ont tous en mémoire ses prises de position sur le Front national, qui étaient des positions extrêmement fermes. Il a indiqué que ce parti était incompatible avec ses idées.

Vous qui avez travaillé avec lui, qui étiez proche de lui, vous ne vous attendiez pas à ce ralliement ?

J’ai mesuré, ces derniers mois, un décalage entre ses prises de position publiques fermes contre le Front national et des prises de position privées qui me laissaient malheureusement penser qu’il pouvait y avoir une dérive.

Si on prend un peu de recul, est-ce qu’il n’est finalement pas libre de ses choix et, si Marine Le Pen échoue au 2nd tour, il ne sera pas Premier ministre et l’incident sera clos ?

Il est parfaitement libre de ses choix, comme les Français sont libres de voter pour Marine Le Pen, mais mon devoir d’élu politique est de dire qu’il y a un danger Marine Le Pen. Ça ne signifie en rien que je soutiens Emmanuel Macron, mais encore une fois, je considère que, désormais, l’enjeu est de donner une majorité cohérente pour redresser le pays.

Pour vous, le mal est fait à travers cette décision et, même s’il n’est pas Premier ministre lundi prochain, il devrai démissionner de ses fonctions localement ?

Évidemment. Ma grand-mère m’a appris qu’on pouvait être pauvre, mais qu’on devait toujours se tenir droit. La question des valeurs, c’est la question de la droiture. La semaine dernière, le Front national était obligé d’exfiltrer un président qui avait tenu des propos négationnistes. Il y a des barrières qui ne sont pas franchissables.

Il y a un nouvel appel à manifester devant la mairie de Yerres cet après-midi. Vous y serez ?

Non, je n’y serai pas. Je comprends parfaitement que les habitants souhaitent se réunir et exprimer leur point de vue, mais mon rôle et le rôle de tous les élus, c’est d’agir et de faire en sorte que l’ordre revienne, que nous puissions travailler au service de l’ensemble des habitants, à Yerres comme dans l’ensemble de l’agglomération.

Écoutez l'interview de François Durovray, président du conseil départemental de l'Essonne, invité du Grand Matin Sud Radio

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