La petite commune bretonne de Ploeren, située près de Vannes dans le Morbihan, a connu un épisode électoral pour le moins curieux ce dimanche lors du second tour de l'élection présidentielle.
Le FN invoque "la neutralité politique"
En effet, nos confrères de Ouest France rapportent que l'un des bureaux de vote de la ville, qui avait été installé dans la salle culturelle du Triskell, a dû retirer de ses murs une exposition consacrée à la rafle du Vel d'Hiv et à la Shoah, à la demande du Front national. Raison invoquée par le secrétaire départemental du parti frontiste Bertrand Iragne, "la neutralité politique".
Si l'on en croit les dires de ce dernier, qui a menacé d'en référer au préfet, "des médias ont véhiculé l'idée que nous étions d'anciens nationalistes, de nouveaux nazis (...) nous avons donc demandé de retirer les panneaux car les électeurs pouvaient se poser des questions avant d'aller aux bureaux de vote situés dans le même bâtiment". Et l'intéressé d'ajouter, comme pour mieux justifier sa requête, que "certains (des électeurs) s'étaient émus et (les) avaient alertés" de la situation.
Cette démarche n'a pas plu à tout le monde, à commencer par le maire PS de la commune Gibert Lorho qui a déclaré "ne pas (voir) en quoi cette exposition pouvait influer sur le vote des Ploerinois". "Pour ne pas créer d'incident inutile, j'ai retiré l'expo qui a été remise à la fermeture des bureaux de vote", a-t-il ajouté.
Le Front national a par ailleurs signalé des "irrégularités" dans quatre autres bureaux de vote, situés cette fois à Millas dans les Pyrénées-Orientales. La présence de trois types de bulletins (Macron-Le Pen-Blanc), à disposition des votants, a en effet été constatée par un délégué local du FN qui a immédiatement alerté les autorités. Cette irrégularité, interdite par le code électoral, pourrait être sanctionnée par le Conseil constitutionnel et ainsi entraîner l'invalidation du scrutin dans cette ville, où Emmanuel Macron l'a emporté.