Mikael Sala, candidat FN battu dans la 9e circonscription du Val d'Oise pour "une centaine de voix", l’admet sans ambages : "Si vous m’aviez demandé d’écrire le scénario du premier tour, je n’aurais pas écrit celui là". Avec seulement 13,2 % des voix dimanche soir au premier tour des élections législatives, le Front national est très loin des scores réalisés à l’élection présidentielle. "Vous avez 11 millions de français qui ont voté Marine Le Pen au second tour et vous entendez à la veille du scrutin que vous aurez entre 11 et 15 députés. C’est décourageant", déplore-t-il : "Je peux comprendre que certains soient allés à la pêche".
"Attendons dimanche prochain"
À l’image des autres responsables du Front national, Mikael Sala remet notamment en cause le mode de scrutin qui aurait "découragé" une partie de l’électorat du FN en empêchant le parti de constituer un groupe à l’Assemblée. "Est-ce que vous trouvez démocratique que onze millions de Français soient représentés par cinq députés alors que le moindre groupuscule écolo aura son groupe ?", s’interroge l’ex-candidat aux élections législatives. Il appelle d’ailleurs Emmanuel Macron à se pencher en priorité sur l’introduction de la proportionnelle aux élections législatives dans sa future loi de moralisation de la vie publique.
Pour autant, au FN, on ne s’avoue pas vaincu aussi simplement. Mikael Sala rappelle ainsi que "110 candidats" de son parti sont qualifiés pour le second tour des élections législatives. "Attendons dimanche prochain", veut croire le président de Croissance Bleu Marine qui présente le Front national comme la seule opposition à la majorité présidentielle. "Quand vous votez Les Républicains, vous ne savez pas si vous votez pour l’opposition ou la majorité", a-t-il dit reprenant les mots d’Henri Guaino. "Les Républicains ont donné un Premier ministre au gouvernement, 200 cadres ont appelé à se tourner vers Emmanuel Macron. La France Insoumise a dit 'nous ont soutient Macron pour faire battre Le Pen'. Les deux seuls opposants, ce sont Debout La France et le FN", conclut Mikael Sala.