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Le Gendre (LREM) : "Avec les risques qu'on prend, les sondages pourraient être plus mauvais"

Par Benjamin Jeanjean

Député de Paris et porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Gilles Le Gendre était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce lundi.

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Alors qu’Emmanuel Macron entame son deuxième été en tant que président de la République, l’attente et l’agacement montent parmi les Français en termes de résultats, pas forcément en adéquation avec le volontarisme politique de l’exécutif. Porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Gilles Le Gendre assure que la France est aujourd’hui sur le bon chemin. "Depuis un an, nous avons un président de la République, un gouvernement et une majorité qui gouvernent vite et ardemment, car la situation exige cette urgence. Les pronostiqueurs et commentateurs avaient dit que nous nous planterions, que le pays serait enlisé et à feu et à sang. Ce n’est pas ce qu’il s’est produit. Que les sondages montent et descendent, c’est absolument constant, et c’est un très grand signe que les Français commencent tout doucement à comprendre ce qu’il se passe dans ce pays. Ils ne nous approuvent pas sur tout, nous devons absolument améliorer les explications de notre politique. Mais compte tenu des risques politiques que nous avons pris depuis le début, nous pourrions avoir des sondages bien plus mauvais que ceux que nous avons", positive-t-il au micro du Grand Matin Sud Radio.

"Nous avons une dépense sociale parmi les plus coûteuses au monde"

Le député de Paris est notamment revenu sur la vision gouvernementale en termes de dépenses sociales, qui devraient être prochainement réformées. "Nous avons une grande priorité, le plan contre la pauvreté. Il permettra de remplir les angles morts majeurs que notre politique de protection sociale a laissé se creuser. Nous avons une dépense sociale parmi les plus coûteuses au monde, et malgré ça des pans entiers scandaleux : neuf millions de pauvres, quatre millions de mal-logés, un enfant sur cinq en-dessous du seuil de pauvreté, 45% de chômage dans les quartiers déshérités... Tout le monde le sait, mais il faut le corriger. Quand on descend le reste à charge à zéro sur les lunettes, les soins dentaires et les prothèses auditives, c’est du concret et ça ne concerne pas les privilégiés", rappelle-t-il.

Pour ce qui est de la limitation à 80km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires sans terre-plein central, Gilles Le Gendre se réjouit de la détermination du gouvernement. "Si la mesure est bonne, l’entêtement est justifié. Je pense depuis le début que la mesure est bonne. Nous avons rendez-vous dans un an ou deux, nous verrons les résultats. Si nous observons, comme nous le prédisent tous les experts, une réduction du nombre de morts et de blessés graves, je vous assure que tous ceux qui hurlent aujourd’hui seront obligés de mettre une sourdine à leurs revendications", prévient-il.

"Il y a une semaine, on se demandait tous si l’Europe allait exploser"

Le député (LREM) de Paris est également revenu sur la question migratoire, qui a fait trembler l’Europe ces derniers jours. "La nouvelle intervenue la semaine dernière est essentielle. Il y a une semaine, on se demandait tous si l’Europe allait exploser sur cette question migratoire. Tous les éléments permettaient de le redouter. Aujourd’hui, nous avons remis l’Europe dans une voie de concertation et de construction d’un accord. (...) Le grand enjeu est d’abord technique : faire en sorte que la politique migratoire soit une politique européenne et non plus une politique du chacun pour soi. Et puis il y a un enjeu politique : nous devons tenir une ligne de crête sur le refus du populisme actuellement en marche, qui nous mènerait tous à la catastrophe, et sur le même refus de l’angélisme qui consisterait à ne tenir aucun compte de ce que nous disent les opinions publiques", préconise-t-il.

Enfin, Gilles Le Gendre a réagi à l’annonce de l’évasion ce week-end du malfaiteur Rédoine Faïd. "Par définition, s’il y a une évasion, c’est parce qu’il y a eu une faille. Il faut savoir de quelle nature sont ces failles, et c’est tout l’objet de l’enquête diligentée par Nicole Belloubet. À l’évidence, une évasion aussi spectaculaire nécessite des moyens humains, une préparation et des financements hors-normes. Ça n’exonère aucune responsabilité, mais ça permet d’ouvrir une piste intéressante : quand un détenu aussi emblématique que l’est Rédoine Faïd est dans une prison, le fait qu’il y reste longtemps est probablement un objet de fragilité. Nous devrions réfléchir à l’hypothèse de déplacer ces détenus pour qu’une longue préparation ne puisse pas donner des effets", propose-t-il.

Réécoutez en podcast toute l'interview de Gilles Le Gendre dans le Grand Matin Sud Radio

 

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