Actuellement en tête de la plupart des sondages pour le premier tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen doit pourtant mener sa campagne dans un contexte compliqué pour elle, avec l’affaire de la rémunération de ses assistants parlementaires au Parlement européen. Alors que François Fillon est lui aussi perturbé par la justice, Marine Le Pen avait enjoint récemment les fonctionnaires et magistrats à "ne pas contrecarrer la volonté du peuple", demandant en substance une "trêve" à la justice le temps de la campagne électorale.
Le Syndicat de la Magistrature répond aux "menaces" de Le Pen
Sans surprise, le Syndicat de la Magistrature s’est insurgé de tels propos. "Rétifs à l’égalité devant la loi, certains membres de la classe politique prétendent se construire une immunité pénale et c’est par l’intimidation qu'ils veulent l’imposer", s'est indigné le syndicat dans un communiqué. "Au mépris affiché pour la justice viennent de s’ajouter des menaces édifiantes : après avoir refusé de se rendre à sa convocation, Marine Le Pen promet, si elle accédait au pouvoir, de demander des comptes aux policiers et aux juges en guise de représailles", rappelle le communiqué.
Marine Le Pen rappelle l’épisode du "mur des cons"
Présente au Salon de l’Agriculture ce mardi, la candidate du Front national a ironisé sur cette réponse du Syndicat de la Magistrature. "C’est ce syndicat qui avait mis sur un "mur des cons" des responsables politiques, des journalistes et même des parents de victimes… Le "mur des cons", vous vous souvenez de ça ? C’est le Syndicat de la Magistrature, le même syndicat qui a appelé à manifester contre les policiers, manifestation qui s’est terminée aux cris de "Tout le monde déteste la police" par des policiers blessés et des voitures brûlées… Voilà, c’est ça le Syndicat de la Magistrature...", a-t-elle déclaré au micro de Sud Radio. De son côté, l'institution a répliqué par la voix de Laurence Blisson, Secrétaire générale du Syndicat de la Magistrature. "Il est extrêmement grave dans une démocratie qu’une candidate puisse tenir des propos pareils et menacer clairement de représailles si elle arrive au pouvoir", a-t-elle affirmé à Sud Radio, appelant les responsables politiques à la "retenue".